CTB - Quelles ont été selon vous les innovations techniques les plus importantes en 2018 en France ?
Le fait que les ouvrages bois s'étendent à des typologies de bâtiment réservées au béton ou au métal auparavant. Cette année, deux projets de parkings-silo en bois2 ont fait, à Strasbourg (67) et à Dijon (21), office de première. En contexte urbain, le bois peut apporter de réels avantages, par exemple en permettant la modularité de la structure et la libération du foncier.
En termes organisationnels, la filière bois française commence aussi à se structurer sur des bases industrielles. Piveteau a ainsi inauguré la première tranche d'une unité de production qui, à terme, produira 60 000 m3 /an de CLT, en ligne avec les gros industriels d'Europe du Nord.
CTB - Pouvez-vous citer des innovations récentes susceptibles de vous inspirer à l'échelle internationale ?
La rationalisation des systèmes d'assemblage est à l'œuvre. L'un des exemples les plus intéressants vient du Japon, avec le système Suteki1, commercialisé depuis peu en France. Dans ce système, l'ensemble des pièces de la structure poteaux-poutres, préfabriquées en usine, sont assemblées avec le même type de pièce, sans fixation si collage. Nous sommes, par ailleurs, fiers de l'alliance Woodrise, à travers laquelle plusieurs acteurs internationaux unissent leurs efforts de R & D pour faire avancer la construction bois.
Outre le sujet des IGH, nous creusons d'autres problématiques, comme celle des vibrations dans les planchers bois ou encore le recyclage sur l'ensemble de la chaîne, de la forêt jusqu'à la démolition.
CTB - Quels sont, dans la pratique actuelle de votre métier, les freins et les leviers à l'innovation ?
Il faut saluer l'ouverture des AMI de l'Ademe aux PME, le seuil des projets éligibles étant passé de quelques millions d'euros à moins de 200 000 €. Par ailleurs, le permis d'expérimenter permettant de déroger à la réglementation par moyens est également bénéfique, deux lauréats ayant été retenus pour la filière bois.
