Le gaz renouvelable peut jouer un rôle majeur dans la transition énergétique en France, souligne un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) paru le mardi 9 juillet. Le gaz naturel fossile représente aujourd’hui environ 20% de l’énergie finale consommée en France, et 20% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Mais la loi de transition énergétique de 2015 prévoit de faire passer le gaz « vert » de 1% aujourd’hui à 10%, à l’horizon 2030. « Nous considérons réaliste ce scénario », note les membres du Comité de prospective de la CRE. « Il s’agit d’une cible ambitieuse, qui conduirait la France à multiplier sa production annuelle par un facteur 30. Elle paraît néanmoins accessible, compte tenu de la dynamique engagée et du nombre de projets en cours ».
Les promesses de la méthanisation
Selon le rapport, la méthanisation reste la technologie la plus prometteuse, avec plus de 700 unités installées en France, et plus de 10 000 en Allemagne. Toutefois, cette filière a besoin de développer une ressource disponible, comme la mobilisation de cultures intermédiaires sur sols en jachère et couverts végétaux dédiés. Au-delà des ressources agricoles, d’autres bio-déchets devront entrer dans le processus, issus des industries agro-alimentaires, des boues des stations d’épuration et des déchets ménagers. Concernant son coût, le biogaz se situe entre 90 et 120 euros du MWh, contre environ 25 euros pour le gaz naturel (hors prix du CO2). D’ici 2030, le gaz renouvelable pourrait baisser de 30% grâce aux progrès technologies, et aux gains multiples réalisés : baisse des émissions de GES, engrais fourni aux agriculteurs, réduction des pollutions liées aux déjections d’animaux d’élevage, indique la CRE qui insiste aussi sur l’indépendance énergétique à laquelle il contribue. Pour aller plus loin, d’autres technologies sont en cours d’expérimentation, comme la pyro-gazéification qui consiste à produire du méthane à partir du chauffage à hauteur température de végétaux ou de déchets.
Charge contre l'électrification
Ce rapport intervient au moment où les professionnels du gaz multiplient leur pression auprès du Gouvernement pour proposer un scénario alternatif à celui d'une électrification massive du parc. Dans une étude publiée début juillet, l’association Coénove préconise de soutenir une part plus prépondérante du gaz dans le mix énergétique des logements en 2050. Selon la filière, ce scénario présenterait de nombreux points forts : baisse plus importante de la consommation d’énergie des logements, pointes hivernales limitées, réduction des coûts….
