Accompagner le développement de ses adhérents est le leitmotiv de VST depuis sa création en 1976 à La Ferrière en Vendée (85) comme le rappelle Geoffroy Krieg, le directeur général délégué de la coopérative d’achats, anciennement appelée Vendée Sani Therm. « Aujourd’hui, nous sommes au service de 830 artisans. Nous leur fournissons des moyens performants en matière d’achats, de logistique. Plus de 80 % de nos adhérents achètent à plus de 85 % leurs fournitures, produits et équipements via la coopérative », souligne le dirigeant. Un taux de fidélité que beaucoup de centrales d’achat aimeraient avoir ! Cette adhésion se vérifie aussi par le doublement en 7 ans du chiffre d’affaires de la coop (234 M€), et la hausse de ses membres (500 en 2016).
Nouvel entrepôt en 2025
Pour absorber et accompagner cette croissance, VST a lancé depuis 6 ans un vaste plan d’investissement. En témoignent l’agrandissement et la modernisation de son siège à La Ferrière inaugurés l’an passé (7 M€). L’adhérent au groupement Orcab qui emploie 430 salariés investit aussi dans sa logistique internalisée. Basée historiquement à La Ferrière, où VST dispose toujours d’un entrepôt de 30 000 m2, elle compte une deuxième plateforme aux Essarts-en-Bocage (85) depuis 2016. Agrandie en 2020 pour 8 M€, ce deuxième entrepôt s’étend sur 17 000 m2. « S’ajoutent des stocks de proximité, d’environ 2 000 m2, dans sept agences sous enseigne Artipôle qui remplissent des fonctions cross-dock », indique Geoffroy Krieg. Ce réseau stocke 25 000 références, valorisées autour de 35 M€ en 2023, et traite 10 000 commandes par semaine.
A l’étroit dans les entrepôts de La Ferrière et des Essarts, VST a décidé de construire une troisième plateforme à Chavagnes-en-Paillers, toujours en Vendée. De 19 000 m2, son ouverture est prévue au printemps 2025 et sa construction a été confiée à AREA. « Ce nouveau site accueillera, entre autres, l’activité carrelage et les 11 000 références de plomberie et d’électricité nécessitant beaucoup de manutentions. Il sera extensible jusqu’à environ 40 000 m2 ».
Petits robots Skypod
Pour optimiser la logistique de ces deux activités et améliorer les conditions de travail, VST a eu, dès le début du projet à Chavagnes, la volonté d’automatiser une partie de ses transferts, stockages et préparations des commandes. Pour les articles de quincaillerie, plomberie et d’électricité, « qui génèrent 35 % de notre chiffre d’affaires, nous avons sélectionné la solution robotisée Skypod d’Exotec », confie le directeur général délégué.
Licorne française, Exotec a développé « un système de déplacement de produits en 3D à l’aide de petits robots. Il optimise la gestion des stocks et les préparations de commandes selon une approche Good to person, en lieu et place des pickings manuels », explique Evelyne Raynaud. Présenté par la directrice des ventes France d’Exotec, le système déployé pour la coop vendéenne à Chavagnes « comprendra 27 robots, deux stations de picking ergonomiques et 26 niveaux de bacs. Scalable, il s’ajustera au flux de commandes ». En outre, « il réduira considérablement les kilomètres parcourus chaque jour par nos collaborateurs qui bénéficieront ainsi de meilleures conditions de travail », reprend Geoffroy Krieg.
Moins de surface, plus de productivité
Avec une prise au sol « de seulement 900 m », assure Evelyne Raynaud, le futur système robotisé accueillera jusqu’à 30 000 bacs à son démarrage. De l’aveu de VST, sa capacité à optimiser et à densifier les surfaces de stockage a été un facteur clé dans son choix. Les petits robots bleus d’Exotec « se déplacent en 3D à toutes les hauteurs avec leur propre force et propulsion électriques. A Chavagnes, ils évolueront jusqu’à 11 m dans un bâtiment haut de 14 m », confirme la directrice. En fonction de la hauteur, elle estime que les solutions d’Exotec peuvent diviser par trois les surfaces de stockage. Cette faculté à maximiser la prise au sol se double d’une grande facilité d’extension. « Il suffit d’ajouter des robots, des allées voire des stations de picking », sourit Evelyne Raynaud. D’ores et déjà, une partie du site à Chavagnes a été pensée et sera prêt à recevoir de futures extensions du système robotisé.
Dans un premier temps, la solution robotisée Skypod augmentera de 50 % les volumes de stockage par rapport à un stockage classique sur une surface identique, selon VST. « Elle optimise chaque centimètre carré et garantit un traitement rapide, précis et sans erreur des commandes », reconnaît Geoffroy Krieg. Dès sa mise en service, elle traitera jusqu’à 300 lignes de commandes par heure contre moins de 100 avec un picking manuel. « Nous nous engageons sur ces gains de productivité », déclare Evelyne Raynaud.
Une logistique innovante et intégrée
Pour la partie Carrelage, les études sur les automatismes possibles sont en cours, dont sur les AGV. Bâtiment et équipements confondus, l’investissement consacré à la plateforme de Chavagnes est estimé à plus de 20 M€. En matière d’innovations logistiques, VST n’est pas à son premier coup d’essai. La plateforme de La Ferrière héberge par exemple, un carrousel sur rail qui déplace les produits de façon autonome. Celle des Essarts est équipée de palettiers mobiles avec un gain foncier de l’ordre de 30 %. En synergie avec ces capacités logistiques pilotées par le WMS Logys, édité par Savoye, la distribution de la coop vendéenne est internalisée également. Elle s’appuie sur une flotte propre d’une soixantaine de véhicules motorisés conduits par des chauffeurs maison. « Si les livraisons en urgence en quelques heures sont toujours possibles, notre distribution est organisée autour de tournées à raison de deux livraisons par semaine planifiées avec le logiciel PTV Axylog », précise Geoffroy Krieg. A finaliser enfin le déploiement de la télématique embarquée Webfleet pour optimiser la gestion de la flotte de la coop.