En matière d’énergie aussi, l’exception française est une réalité. Du fait de notre équipement nucléaire, le chauffage électrique direct reste majoritaire à 70 % dans l’habitat neuf. Il équipe encore 25 % des logements dans l’habitat ancien, une exception dans les pays de l’Europe de l’Ouest.
Pour certains, cette situation retarde le développement des énergies renouvelables, seul moyen de sortir à terme du tout « nucléaire » et des énergies fossiles. Pour d’autres, notre pays a la chance de disposer d’une énergie « propre », peu polluante, disponible, et indépendante des fluctuations géopolitiques mondiales. Dans ce contexte complexe, fluctuant et en même temps générateur d’évolutions fortes, les approches les plus classiques, et particulièrement les solutions gaz, tirent bien leur épingle du jeu.
Pour le grand public, qui est souvent le client final, le message reste compliqué et flou. « Le particulier qui doit changer sa chaudière ou décider d’une nouvelle installation, peine à prendre la bonne décision, dans le labyrinthe des offres des fournisseurs d’énergie et des conseils du chauffagiste », estime Alain Léger, chauffagiste à Avallon dans l’Yonne. Il doit composer avec ce qu’il entend à la télévision, lit dans la presse ou sur les forums d’Internet, sans oublier l’attrait des crédits d’impôts, qui peuvent dans certains cas fausser la pertinence du raisonnement. Confrontés à une avalanche d’informations parfois contradictoires, de nombreux particuliers se réfugient dans ce qu’ils connaissent, à savoir un changement à l’identique ou presque.
Le décalage est profond entre les enquêtes d’opinion, qui montrent une majorité de français prête à investir dans des systèmes limitant l’usage des énergies fossiles, et le passage à l’acte. Pourtant, le coût élevé des énergies fossiles, et dans une moindre mesure leur raréfaction programmée, pousse les propriétaires occupants et les bailleurs à regarder du côté des énergies renouvelables. La nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre joue aussi, mais cette démarche « citoyenne » concerne encore une frange réduite de la population.
« Nous estimons que le message de la condensation est maintenant bien compris », indique Nathalie Jorandon, directrice marketing de Chaffoteaux. Il est vrai que l’argument des crédits d’impôts a porté, que cette technique est en train de se banaliser, et que l’avenir de la chaudière à condensation passe par un tandem avec les ENR.
