L’industrie ne veut pas essuyer les plâtres de la réglementation

Le Syndicat national des Industries du plâtre s’inquiète des difficultés croissantes à ouvrir de nouvelles carrières de gypse. L’équilibre de la filière serait menacé.

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Olivier Guilluy, président du Syndicat National des Industries du Plâtre

Plâtre ou forêt, ils ne veulent pas choisir. «L’évolution de la règlementation sur l’exploitation des carrières de gypse et, plus spécifiquement, le classement en forêt de protection de nombreux espaces boisés recouvrant des gisements de gypse, menace aujourd’hui l’ensemble de la filière plâtre en France », prévient Olivier Guilluy, président du syndicat des Industries du plâtre et par ailleurs directeur général de Siniat France (ex-Lafarge Plâtre). Le gypse, matière première utilisée pour la fabrication du plâtre qui est utilisé dans 9 bâtiments sur 10 en France, est constitué en couches épaisses et se trouve aujourd’hui sous terre. Le gypse est exploité soit en souterrain lorsque la première couche est trop profonde pour pratiquer l’exploitation du gypse à ciel ouvert. Des galeries sont alors creusées à l’aide d’explosifs. « Mais environ 70% des réserves nationales de gypse et 54% de la production se trouvent en Île-de-France, l’un des plus purs d’Europe, explique Olivier Guilluy.

Baisse du chiffre d'affaires

Si l’on empêche l’accès et l’ouverture de nouvelles carrières, c’est l’ensemble des emplois de la filière qui seront supprimés, sur les sites des carrières ainsi que dans les usines de transformation.» Le secteur pèse 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires et environ 5 000 emplois directs (et 100 000 indirects en comptant notamment les plaquistes), ce qui en fait le premier pays européen pour la fabrication de produits plâtre de construction. Mais les industriels, qui prévoient déjà une baisse de leur chiffre d’affaires de 6 à 7% en 2013, craignent d’être dans l’obligation d’importer du gypse ou des plaques de plâtres depuis l’étranger, condamnant ainsi la production française. « Ce serait d’ailleurs un non-sens environnemental, lance le président des Industries du plâtre. Les importations proviendraient alors de pays disposant de législations environnementales plus laxistes en termes d’exploitation des carrières, sans compter l’impact environnemental et financier du transport. » C’est pourquoi les Industries du plâtre se mobilisent pour faire reconnaître le gypse comme ressource classée d’intérêt national et ainsi assurer l’accessibilité aux gisements.

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