" La Fédération de l'industrie du béton (FIB) mène depuis plusieurs années des actions auprès de l’État pour qu’il respecte l’équité entre les différents matériaux de construction. Elle avait notamment, avec le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC), eu gain de cause avec la sage décision du Conseil constitutionnel de censurer l’article L.224-1 sur lequel reposait le décret « bois » visant à imposer des quotas de présence de bois dans la construction. Les dernières mesures visant à favoriser d’autres matériaux que les matériaux minéraux et métalliques, confirment une iniquité flagrante de la part des pouvoirs publics, qu’il s’agisse du projet de Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt ou de la Controverse à propos de quelques idées reçues sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt publiée par le ministère de l’Agriculture, pour mettre en avant les avantages du bois.
La FIB et la filière minérale, auxquelles s’est ajoutée la filière métallique, se sont mobilisées très en amont du projet de loi Agriculture, Forêts et Bois, pour sensibiliser les pouvoirs publics. Un rendez-vous est programmé ce 20 juin, à l’issue de l’AG de la FIB, au cabinet du Premier ministre, pour dénoncer les risques de distorsion de traitement entre les matériaux, engendrés par la rédaction de l'article 29 du projet de loi, qui reconnait d'intérêt général « la fixation du dioxyde de carbone par les bois et forêts » » mais aussi « le stockage de carbone dans les produits fabriqués à partir du bois ».
Ce « socle législatif » permettrait localement la mise en place de politiques discriminatoires contraires à la Constitution, alors même que le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé sur ce point, en dénonçant notamment la préférence dans les marchés publics. Rappelons aussi que la notion d’intérêt général évoqué en faveur du stockage de CO² par le bois est discutable. S'il est évidemment reconnu que les bois et forêts stockent du CO², il n’en est pas de même pour les produits en bois soumis à un process industriel et à un traitement émetteurs de CO², nécessitant un transport sur de longues distances, avec 60 % des bois exportés, et dont une grande partie en fin de vie relâche le carbone stocké.
L'Etat semble nier que les solutions en béton possèdent des atouts «écologiques» indéniables : durabilité, neutralité physico chimique, inertie thermique, recyclabilité et proximité de fabrication.
C’est d’ailleurs tout l’enjeu de l’opération «Aménagements durables des territoires» qui positionne la filière béton dans l’économie circulaire et qui vise à promouvoir ses solutions auprès des décideurs locaux.
Il est regrettable de voir les pouvoirs publics sortir de plus en plus de leur rôle, qui est de définir des obligations de résultats, pour s'embarquer dans d'approximatives et hasardeuses obligations de moyens en cherchant à favoriser tel ou tel matériau. Dans cette problématique nouvelle le béton fait souvent figure de produit du passé, peu apte à relever les défis de la transition énergétique. Bien sûr c'est tout le contraire. Dans ce combat que doit mener désormais toute la profession, la Fédération des Industries du Béton (FIB) doit plus que jamais poursuivre ses actions pour ne rien laisser passer des contre-vérités que cherchent à propager ceux qui ont tendance à confondre concurrence et mensonges, lobbying et intox...."