L’Etat accompagnera 12 industriels dans la réduction de leur consommation d’eau

Le gouvernement a dévoilé une liste de 12 des 50 sites industriels lundi 21 août qui seront accompagnés par l'Etat pour réduire significativement la quantité d'eau prélevée pour leur fonctionnement, dans le cadre du plan eau dévoilé en mars.

Travaux de canalisations
Travaux de canalisations

Alors que la France se trouve au beau milieu d'un épisode de chaleur estivale, trois ministres, celui de la Transition écologique Christophe Béchu, et ses collègues de l'Industrie et de la Biodiversité, Roland Lescure et Sarah El Haïry, se rendent lundi 21 septembre à Balan dans l'Ain sur le site du fabricant de plastique PVC Kem One.

Cette entreprise est l'un des 50 industriels engagés dans la baisse de leur consommation en eau pour parvenir à réduire de 10% les prélèvements du pays d'ici 2030, objectif fixé par Emmanuel Macron le 30 mars au lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes). Après des premiers efforts, le site aindinois aura à nouveau diminué en 2023 ses prélèvements en eau de 20 % par rapport à 2019.

Rechercher les fuites sur les réseaux

Pour optimiser la consommation de cette ressource cruciale, « c'est d'abord la recherche de fuites sur les réseaux », une opération compliquée compte tenu du fait qu'ils sont enterrés, explique Romain Petroff, directeur du site, qui a également remis à plat ses processus industriels et investi en 2023 « un peu plus de 600 000 euros sur la gestion de l'eau ».

Plusieurs acteurs de la chimie s'engagent, comme le site de raffinage de TotalEnergies à Donges (Loire-Atlantique), mais également de la sidérurgie, avec ArcelorMittal à Dunkerque (Nord) et Florange (Moselle) ou encore de l'agroalimentaire, avec la coopérative laitière d'Isigny Sainte-Mère (Calvados).

Si l'industrie ne représente « que » 8 % des prélèvements et 4 % de la consommation en eau du pays, « il y a des territoires où un industriel peut représenter des volumes bien plus conséquents que la moyenne nationale », souligne une source gouvernementale.

Le budget des agences de l’eau mobilisé

Pour établir la liste des 50 usines engagées qui doit être arrêtée d'ici la fin de l'année, « on a regardé quels étaient les sites gros consommateurs en eau, dans des territoires en tension sur la ressource et où, dans un dialogue préalable avec l'industriel, on pressentait des potentiels d'économies d'eau », a précisé cette source.

L'Etat entend avant tout « accompagner » les industriels, notamment par le biais des agences de l'eau, pour « faciliter le co-financement d'études, faciliter le co-financement de la mise en œuvre des solutions trouvées, et faciliter la mise en œuvre administrative de ces solutions ».

Sur le plan financier, « on ne crée pas de dispositif ad hoc », mais la révision à la hausse de 475 millions d'euros du budget annuel des agences de l'eau, annoncée le 30 mars, « participe à cette montée en puissance » de l'accompagnement des industriels, a précisé la source.

« Partenariat entre la puissance publique et les entreprises »

Pour le ministre de l'Industrie Roland Lescure, il s'agit avant tout d'un « partenariat entre la puissance publique et les entreprises », plutôt que « montrer du doigt » celles qui ne joueraient pas le jeu, a-t-il indiqué lundi 21 septembre sur Europe 1.

Le gouvernement compte néanmoins sur l'effet incitatif d'exemptions pour les bons élèves prévues dans un arrêté national paru début juillet, lequel fixe des mesures de restrictions d'eau en cas de sécheresse pour les sites dont les prélèvements dépassent un certain seuil.

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