« Ce sont des annonces plutôt positives » réagit d’emblée Christophe Ruas. Le vice-président des Canalisateurs, organisation professionnelle qui rassemble des entreprises de la réhabilitation des réseaux d'eau, est globalement satisfait du plan eau.
Présenté par le président Emmanuel Macron jeudi 30 mars, cet ensemble de mesures a pour but d’améliorer la gestion de l’eau pour faire face au réchauffement climatique. Et celle qui retient l’attention est bien sûr les 180 M€ d’investissements par an dédiés à la résorption des fuites : « 215 M€ avec les Outre-mer, précise Christophe Ruas. Ça ne correspond pas à l’estimation que nous avions faite d’un investissement de 2 Mds € par an, mais cette démarche est positive. C’est un levier important pour les agences de l’eau. »
Ces investissements entrent en effet dans l’enveloppe de 500 M€ supplémentaires par an accordées à ces dernières. Mais le vice-président des Canalisateurs tient tout de même à rappeler que « le réseau va atteindre bientôt une moyenne d’âge de 50 ans, avec un taux de renouvellement de 0,5 % par an. Malgré des matériaux plus résistants, il est possible que l’on se retrouve face à un mur d’investissements si nous ne faisons rien. »
Des leviers pour inciter à la rénovation
Christophe Ruas pointe aussi la tarification progressive de l’eau : « Le prix n’était pas au cœur de la problématique, et il le devient. Une augmentation de 30 ou 40 centimes du mètre cube d’eau peut faire exploser le ratio d’investissement dans la rénovation des canalisations. » Ces mesures viennent s’ajouter aux aqua-prêts existants, « un levier important pour les collectivités afin qu’elles puissent combler le reste à charge sur les réseaux. »
Tous ces investissements sont plus que nécessaires selon les Canalisateurs au vu des objectifs affichés par Emmanuel Macron : baisser de 10 % les prélèvements d’eau douce dans tous les secteurs. « Ce sont des objectifs très ambitieux, observe Christophe Ruas. Nous sommes ravis de la prise de conscience et de ces premières mesures, mais si on veut atteindre ces objectifs, il va falloir accélérer. Nous sommes conscients qu’il n’est pas possible de mettre 2 Mds € sur la table du jour au lendemain, mais cela sera à terme indispensable. »