Batteries électriques : en Gironde, l’usine Emme reconnue projet d’intérêt national majeur

Le projet d’unité de fabrication de traitement de nickel et de cobalt pour la production de batteries électriques Electro Mobility Materials Europe (Emme) a été reconnue projet d’intérêt national majeur, par décret, le 7 septembre 2025.

Réservé aux abonnés
Projet d'usine "Electro mobility materials Europe" (Emme) à Blanquefort-Parempuyre (Gironde) - Capacité de production
L'usine "Electro mobility materials Europe" (Emme) à Blanquefort-Parempuyre (Gironde) vient d'être reconnu projet d’intérêt national majeur.

En avril dernier, les porteurs de projet de cette unité Emme doté d’un budget de 500 millions d’euros, prévue sur un site du Grand Port Maritime de Bordeaux à Parempuyre (Gironde), en bord de Garonne, prônaient la transparence « Cette usine doit être impeccable », déclarait alors son président Antonin Beurrier. Elle bénéficie aujourd’hui du statut de projet d’intérêt national majeur (PINM) introduit dans le code de l’urbanisme par la loi sur l’industrie verte de 2023 qui permet de faciliter l’implantation des projets industriels les plus stratégiques pour la France, les autres étant l’usine de production de panneaux photovoltaïques de la société Carbon, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ; l’usine de recyclage moléculaire des plastiques de la société Eastman à Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime) ; celle de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène de la société Gravithy, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ; et le site d’extraction et de transformation de lithium de la société Imérys, à Echassières (Allier). « Un projet peut être qualifié de PINM s’il revêt, eu égard à son objet et à son envergure, notamment en termes d’investissement et d’emploi, une importance particulière pour la transition écologique ou la souveraineté nationale », précise le site du gouvernement.

Limitation des gaz à effet de serre, emplois et consistance du dossier

Dans le détail, le projet de la société Emme peut être qualifié de PINM, en raison « de sa contribution du projet à la production européenne de sulfate de nickel et de cobalt pour les batteries de véhicules électriques, stratégique pour la production des technologies nécessaires à la transition écologique ; de sa contribution à la limitation de l’émission de gaz à effet de serre par l’implantation d’une filière industrielle au plus près des besoins ; des retombées socio-économiques positives du projet, notamment en termes d’emplois ; de la consistance du projet (caractéristiques, calendrier et financement des travaux, maturité des études, etc.) ; de la prise en compte des politiques fondamentales de l’Etat (protection de l’environnement et de la santé) », précise le décret.

Accélération et simplification

L’intérêt de ce statut est l’accélération et la simplification des procédures administratives nécessaires pour l’implantation de ces projets industriels : mise en compatibilité des documents d’urbanisme par l’Etat (en lieu et place de la commune) et délivrance directe du permis de construire par le préfet ; reconnaissance anticipée de la raison impérative d’intérêt public majeur qui facilite l’obtention d’une dérogation à l’obligation de protection de certaines espèces protégées ; et le raccordement accéléré au réseau d’électricité avec simplification des consultations publiques nécessaires.

Calendrier maintenu

A l’heure où la défiance est grande face aux grands projets impactant pour l’environnement, la nouvelle pourrait être mal prise ou mal comprise. D’ailleurs, ni les élus de la métropole - les autorités publiques locales doivent rendre un avis consultatif dans les prochains mois -, ni l’entreprise n’ont souhaité s’exprimer directement sur cette reconnaissance. Une communication d’Emme précise juste « cette qualification souligne son importance stratégique pour la souveraineté industrielle de la France et la transition écologique. C’est un élément important de son identité qui atteste du sérieux de l’entreprise et sera encore renforcé par les partenaires industriels de niveau européen qui seront communiqués prochainement. »

Pour autant, le calendrier prévu ne sera pas bousculé par cette annonce. « L’obtention de ce statut n’interrompt en rien la démarche de dialogue et de concertation engagée par Emme jusqu’à l’enquête publique prévue en fin d’année », précise l’entreprise. Après la tenue d’un débat public (lire encadré) du 24 mars au 15 mai 2025, une démarche de concertation continue a démarré en août et s’achèvera fin octobre. L’instruction des dossiers d’urbanisme et de demande d’autorisation environnementale est en cours et l’enquête publique prévue pour la fin de l’année.

Engagements futurs

A l’issue de la concertation préalable, l’entreprise Electro Mobility Materials Europe (Emme) s’est notamment engagée à :

- optimiser le cycle de l’eau dans le procédé industriel ;

- favoriser au maximum l’intégration des matières premières issues du recyclage ;

- améliorer l’approvisionnement et la logistique pour la phase chantier ;

- supprimer les rejets et les émissions ;

- limiter les impacts sonores ;

- anticiper avec les agences locales les besoins en ressources humaines et formations dès l’obtention des autorisations du projet.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !