La création d’écoquartiers relève des orientations fixées par le Grenelle de l’Environnement, dans le cadre du Plan Ville Durable. Sous l’impulsion des collectivités locales, au moins un projet de ce type devrait être lancé, avant 2012, dans toutes les communes ayant des programmes de développement de l’habitat significatif. Il devra se réaliser en continuité avec l’existant et être intégré dans l’aménagement d’ensemble du territoire concerné.
Préserver les ressources.
Les écoquartiers relevant d’une approche durable de la ville, s’appuient sur un certain nombre d’orientations environnementales, économiques et sociologiques. Il s’agit de préserver et de gérer les ressources (énergie, eau, air, matériaux, biodiversité), de proposer une qualité de l’environnement optimale (réduction des nuisances, des pollutions, des risques, gestion des déchets), d’améliorer la mixité sociale et fonctionnelle et de favoriser l’attractivité économique du quartier, sans oublier la cohésion territoriale. Les spécialistes de la question soulignent la difficulté de concevoir un tel programme avec une vision à la fois globale et transversale. L’enjeu est de tenir compte non seulement de l’ensemble de ces critères pris un par un, mais aussi des interactions qu’ils peuvent générer entre eux.
Connaître le réseau hydrographique.
Dans ce contexte, la question de l’eau doit être traitée en intégrant la problématique des précipitations comme celle des eaux usées. Concernant les eaux pluviales, il est intéressant de s’approcher au plus près du cycle naturel de l’eau. Pour cela, il faut connaître le réseau hydrographique présent à l’origine sur le territoire et appuyer autant que possible son projet sur ses caractéristiques. Pour favoriser la pénétration de l’eau dans le sol et valoriser l’aménagement au niveau paysager, la végétalisation peut constituer un atout, avec une palette végétale adaptée aux milieux humides. L’utilisation des végétaux constitue également un moyen de gérer une partie de la dépollution des eaux usées ou des eaux de ruissellement. Mais attention : pour être efficaces, les noues, plaines inondables et autres stations de lagunage devront être conçues avec une emprise large, ce qui n’est pas toujours possible lorsque le prix du foncier est très élevé.
Dimensionner le projet.
L’utilisation de caniveaux constitue une alternative qui permet de réduire par endroit les dimensions des structures destinées à recueillir en surface les eaux pluviales et les eaux de ruissellement. « L’un des écueils à éviter est celui qui consiste à fonder l’équilibre paysager du projet autour de la présence de l’élément aquatique » souligne Christian Piel, directeur du bureau d’études Composante Urbaine, spécialisé dans le domaine de la valorisation de l’eau en milieu urbain. Le plus souvent, elle est en effet totalement absente (!) et les projets sont généralement dimensionnés pour absorber des pluies décennales qui, par définition, ont une probabilité de se produire tous les 10 ans… De même, lorsque le projet comporte la création d’une zone humide en point bas, il ne faut pas compter uniquement sur les eaux pluviales pour l’alimenter, faute de quoi elle risque de péricliter en période estivale…
