Annoncé le 12 décembre 2012 (voir notre article), le projet de cession par le groupe de minéraux industriels Imerys de son activité Imerys Structure à la société coopérative Bouyer-Leroux, pose problème à l'Autorité de la concurrence. Dans un communiqué publié aujourd'hui, l'Autorité considère que "l'opération envisagée pose des problèmes de concurrence et nécessite l'ouverture d'une phase d'examen approfondi", dit phase 2.
"Remédier aux effets de l'opération"
L'Autorité se base sur l’observation "d’une progression régulière des prix des briques fabriquées par Bouyer-Leroux et Imerys TC", et sur "le renforcement de la position concurrentielle de la nouvelle entité" pour justifier sa position et pointer un risque : "permettre à la nouvelle entité de restreindre la concurrence sur les marchés". Elle souligne notamment une situation de "quasi-monopole" sur les briques de cloison dans le grand Ouest de la France et "une position très importante" sur les briques de mur en Aquitaine.
Bien que l'Autorité de la concurrence ait reçu, le 2 avril 2013, des propositions de Bouyer-Leroux, elle considère qu'elles "ne suffisent pas à rémédier de façon efficace aux effets de l'opération". Elle lance donc une nouvelle phase d'enquête et de consultations des acteurs du marché pour déterminer "les remèdes qu'il conviendrait d'apporter à d'éventuelles atteintes à la concurrence".
Créer le leader incintesté du marché de la brique
Imerys Structure revendique 400 salariés et 95 M€ de chiffre d'affaires en 2011, tandis que Bouyer-Leroux compte 370 collaborateurs pour 90 M€ de CA. Le rachat se serait fait pour une somme "de l'ordre d'une année de chiffre d'affaires" d'Imerys Structure, selon les deux parties.
L'opération visait clairement à créer le leader incontesté de la brique en France, devant Terreal et Wienerberger, puisque les deux sociétés ensemble pèsent environ 50% du marché de la brique, et 22% des solutions constructives pour la maison individuelle, selon des indications fournies fin 2012 par la direction de Bouyer-Leroux.