L’alsacien centenaire Socomec veut rendre intelligente l’énergie pour le bâtiment

Fondée en 1922, l’entreprise familiale est résolument tournée vers les enjeux futurs du pilotage et du stockage de l’énergie, qu’elle applique en particulier aux bâtiments.

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Siège Socomec à Benfeld (Bas-Rhin)
Le groupe concentre ses sites de production français sur le site de son siège alsacien de Benfeld et dans ses environs.

Installée à Benfeld (Bas-Rhin), l’entreprise Socomec célèbre en cette fin juin son centenaire, dans un contexte d’actionnariat toujours familial : Ivan Steyert, arrière-petit-fils du fondateur Joseph Siat, est le président de la société devenu un solide groupe internationalisé de 4 000 salariés pour 604 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, dont un peu plus d’un tiers hors Europe, en Asie et Amérique du Nord.

L’ETI (entreprise de taille intermédiaire) déploie ses activités dans l’électricité et l’énergie, pour des fonctions de sécurité (coupure de l’arc électrique), de conversion de puissance, de mesure et de stockage, à destination des professionnels. L’application de ces fonctions au bâtiment constitue dès lors l’un des piliers de son activité. « Nous sommes présents partout où la question de l’électricité et de l’énergie, en terme de performance et d’efficacité, est critique voire vitale : établissements de santé, data centers, bâtiments tertiaires, industrie, etc. », expose Ivan Steyert.

La gestion intelligente de l’énergie dans les bâtiments se hisse ainsi parmi les vecteurs de croissance de Socomec. Le groupe voit dans ce domaine arriver des virages qu’il entend ne pas rater : « Nous sommes convaincus que l’avenir appartient aux systèmes décentralisés d’énergie et au multisources : un même site cumulera électricité, photovoltaïque, éolien, hydrogène, etc. Les bâtiments deviendront de plus en plus des mini-centrales distribuant les usages », expose Ivan Steyert. Le dirigeant cite l’exemple de l’affectation d’excédent d’énergie stockée pour la recharge des batteries vers d’autres fonctions dans un bâtiment et sa réinjection dans le réseau, dont il relève l’émergence en Allemagne.

Douze usines dans le monde

Socomec s’estime bien armée pour aborder ces mutations faisant appel à la donnée intelligente. « Toute notre offre intègre la transformation digitale », souligne le directeur général, Michel Krumenacker. L’entreprise s’appuie aussi sur « la flotille qui accompagne le navire amiral », selon l’expression d’Ivan Steyert : E’nergys, un ensemble de huit petites sociétés (300 salariés et 29 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé) réactives et inventives dans l’ingénierie, la maintenance, la géothermie, etc.

La production du groupe est constituée notamment d’onduleurs, de gros interrupteurs, de commutateurs et d’armoires électriques. Elle se répartit dans 12 usines principales dans le monde : trois en France concentrées dans un rayon de quelques kilomètres autour du siège de Benfeld, Italie, Tunisie, Inde, Chine, Etats-Unis et Canada, l’Amérique du Nord ayant constitué le terrain d’implantation le plus récent à l’occasion de deux acquisitions en 2018 et 2019. Freinée par la crise sanitaire, la marche en avant va se poursuivre, par croissance interne et externe. Le cap est fixé à 800 millions d’euros pour 2025.

Les onduleurs, spécialité de Socomec (Bas-Rhin)
Les onduleurs, spécialité de Socomec (Bas-Rhin) Les onduleurs, spécialité de Socomec (Bas-Rhin) (Fred Laures)

Sa spécialité la plus connue est la fabrication d’onduleurs électriques. © Socomec

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