Troisième débouché par ordre d’importance pour Socomec après les data centers et l’industrie, le secteur du bâtiment prendra toute sa place dans le pôle « innovation » du fabricant de composants et fournisseur de solutions électriques pour les professionnels, à Benfeld (Bas-Rhin).
A l’occasion de l’inauguration, jeudi 13 juin 2019, du nouveau bâtiment de son siège social dans la même commune alsacienne, l’entreprise de 3 600 salariés (dont 1 500 en France) a annoncé l’ouverture, fin 2020, de ce centre auquel elle consacre un investissement de 6 millions d’euros.
Smart grids
En regroupant 300 personnes, ce pôle de recherche et développement parachève l’œuvre de fédération des savoir-faire qui mobilise Socomec depuis plusieurs années. « Nous développons trois expertises ciblées : la coupure du courant par les interrupteurs et autres commutateurs, la conversion de l’énergie grâce aux onduleurs et la mesure-supervision des performances.
Le pôle innovation les regroupera, de même que nous œuvrons à ce rapprochement au niveau de la production pour proposer des solutions complètes », décrit Michel Krumenacker, directeur général délégué. La création du pôle intervient « au moment où nos métiers se placent plus que jamais à la convergence de deux enjeux majeurs : la transition énergétique et la révolution numérique. A leur intersection, on trouve les smart grids », poursuit Ivan Steyert, P-DG et arrière-petits-fils du fondateur de Socomec en 1922.
Les smart grids ont déjà, à Benfeld, leur lieu démonstrateur des capacités de Socomec : le smart building, ou bâtiment intelligent, mis en service en 2014.
Sur 2 280 m², fruits d’une collaboration avec le pôle de compétitivité Fibres-Energivie Grand Est en construction durable, l’Université et l’Insa de Strasbourg, il planche notamment sur la maximisation de l’autoconsommation ainsi que sur l’îlotage, à savoir la capacité à rendre une installation temporairement autonome, pour la prémunir d’une coupure de courant généralisée. Ces recherches s’appliquent depuis plusieurs années à une expérimentation d’îlotage à l’échelle d’un quartier dans le cadre du projet Smart Valley de la métropole Nice-Côte d’Azur (Alpes-Maritimes).
La nouvelle frontière américaine
L’enjeu induit est celui du stockage de l’énergie. Socomec juge ce marché encore émergent et il occupe d’ailleurs une place encore modeste dans son activité mais l’entreprise familiale croit fermement en son décollage. L’an dernier, il a représenté 8 millions d’euros sur un chiffre d’affaires total de 537 millions d’euros (582 millions si l’on ajoute son groupement E’nergys de PME de services en performance énergétique), réalisé à partir de 12 usines en France, Italie, Tunisie, Chine, Inde et Etats-Unis et réparti entre l’Europe à 70 %, l’Asie à 23 % et l’Amérique du Nord à 7 %.
C’est cette partie du globe qui concentre la priorité de développement de l’entreprise, de façon à porter sa part à 20 % dans les trois ans. Le rachat ou la prise de participations dans quatre sociétés depuis deux ans dans les métiers de Socomec procure l’implantation sur place que le groupe juge indispensable pour espérer percer.
