L'assemblée générale des actionnaires du groupe Eiffage est programmée ce mercredi 19 avril à 10h à Paris. L'assemblée prend cette année une importance toute particulière avec l'irruption au capital du groupe espagnol de BTP Sacyr Vallehermoso. En quelques semaines, celui-ci est parvenu à 32% du capital et 33,3% des droits de vote, tout juste en - dessous du seuil de déclenchement obligatoire d'une OPA. Pour son P-DG Luis del Rivero, sa prise de participation croissante n'a cependant "aucune connotation hostile". "Le seul motif de notre investissement, plaide-t-il, c'est que le secteur de la construction en France va bien, et que les entreprises du secteur cotées en bourse offrent des marges intéressantes", justifie-t-il.
Pour faire barrage à Sacyr, Eiffage a consolidé son capital. Le financier Albert Frère s'est invité au tour de table en prenant une participation de 6%. La Caisse des Dépôts, qui veut prendre une participation directe de 35% dans la compagnie Eiffage du viaduc de Millau, est montée de 3% à 5% au capital d'Eiffage. De leur côté, les salariés, qui détenaient jusqu'à présent 20% d'Eiffage, ont souscrit plus de 100 millions d'euros à l'augmentation de capital annuelle qui leur était réservée. La nouvelle part du capital détenue par les salariés n'a pas été donnée. Selon un calcul fourni par l'Agence France Presse, basé sur la valorisation de la société évaluée avec le cours jeudi soir en clôture à la Bourse de Paris à 5,4 milliards d'euros, leur part devrait désormais se situer autour de 21,5%.
L'assemblée devait donc prendre, un moment, l'allure d'un match entre la direction d'Eiffage emmenée par le P-DG Jean-François Roverato et son homologue de Sacyr.