Créé en juin dernier, le SFIRMM (Syndicat des fabricants d’isolants réflecteurs minces multicouches) s’est donné comme mission de démontrer que les normes actuelles ne sont pas appropriées pour caractériser ses produits. Face aux normes en vigueur, le syndicat propose une méthodologie de tests in situ, permettant de mesurer en conditions réelles d’utilisation, la consommation énergétique de trois bâtiments : l’un équipé d’un isolant réflecteur générique de quinze composants (25 mm), l’autre d’un isolant laine minérale d’une épaisseur de 200 mm, et le troisième sans système d’isolation. « Les premiers résultats, annonce le président, Alain Leluan, d’une première phase de tests “été” avec des climatiseurs, sur une période de cinq semaines du 9 août au 31 septembre, ont montré une consommation énergétique dans le bâtiment isolé avec isolant réflecteur de - 230 % par rapport au bâtiment non isolé, et de - 80 % par rapport au bâtiment laine de verre. » Les tests d’hiver ont débuté le 15 décembre et les résultats sont attendus au printemps.
Une action en deux temps
Par ces tests in situ, le Sfirmm entend démontrer l’efficacité des isolants réflecteurs et l’inadéquation des mesures laboratoire (boîte ou plaque chaude gardée…) pour ce type de produit. Il s’agit d’opposer une nouvelle méthodologie, basée sur l’expérimentation et les résultats visibles, permettant de mesurer en conditions réelles d’utilisation la consommation énergétique des bâtiments avec ces produits… Démonstration essentielle et premier pas dans l’élaboration d’une norme de mesure prenant en compte l’ensemble des propriétés thermiques des isolants réflecteurs. La deuxième étape du Sfirmm consiste à participer à l’élaboration de cette nouvelle norme. Le syndicat rejoint les objectifs du syndicat anglais CMM pour peser de façon plus forte sur une demande d’Agrément technique européen qui passerait par la création de nouvelles normes. On mesure l’urgence d’une décision, alors que la RT 2005 et le diagnostic de performance énergétique ne prennent en compte que les produits normés. D’où l’intérêt pour le Sfirmm, qui compte 80 % du marché français des isolants minces thermoréflecteurs (Actis, Ati Isolation, ITR et Valtech), de faire connaître les résultats de la campagne d’été aux membres de l’Eota (European organisation for technical approval), faire intégrer la méthode des tests in situ au sein de la demande d’Agrément technique européen, et enfin travailler avec l’Eota sur une norme prenant en compte l’ensemble des propriétés thermiques de ces produits.
