Industrie cimentière : la reprise et un Green Deal

Le marché français du ciment a amorcé en 2016 une légère reprise d'environ 1,5% qui devrait se poursuivre en 2017 grâce à la construction de logements. Le Syndicat français de l'industrie cimentière (Sfic) a profité de l'annonce de ces résultats positifs lors de ses journées annuelles pour présenter son projet d'engagement pour la croissance verte qui prévoit notamment une augmentation de 45% en 2020 par rapport à 2015, de la quantité de bois issu des chantiers de démolition utilisé comme combustible dans les fours à ciment.

Image d'illustration de l'article
Vue sur le clapet du four de la cimenterie Lafarge à Saint-Vigor d’Ymonville, près du Havre

Selon les estimations du Sfic, la consommation de ciment devrait s'établir en 2016 à 17,4 millions de tonnes, représentant une augmentation de 200.000 tonnes par rapport à 2015, "soit à peu près 1,5% d'augmentation", s'est félicité, mardi 31 janvier, Raoul de Parisot, président du Syndicat français de l'industrie cimentière (Sfic).

L'augmentation de la consommation de ciment en 2016 a été tirée par le logement, qui a été "relativement dynamique", a noté le président du Sfic: "les mises en chantier ont suivi l'augmentation des demandes de permis qu'on avait vu en 2015". En revanche, "l'activité de travaux publics et l'activité rénovation ont été un peu décevantes', a-t-il ajouté.

Pour 2017, les cimentiers français sont "plus optimistes". La fédération mise sur un marché en croissance de 1,5%, ce qui devrait porter la consommation "autour de 17,6 millions de tonnes", a précisé Raoul de Parisot.

Green Deal

L'occasion de mettre en oeuvre le "green deal" que la profession espère signer en juin prochain avec le ministère de l'Environnement.  Ce projet "d'engagement pour la croissance verte relatif à la valorisation des déchets de biomasse en cimenterie" consisterait à accroître la valorisation énergétique de déchets biomasse issus de la démolition et des chantiers qui n'ont pu faire l'objet d'un recyclage, et à augmenter la capacité de traitement des déchets énergétiques en cimenterie, notamment par la réalisation d’investissements permettant leur traitement.

L’objectif pour la profession ? Augmenter de 45% la quantité de déchets non dangereux de type biomasse à l’horizon 2020 par rapport à 2015 (correspondant à une hausse de 40 000 tonnes).

Le Sfic espére que l’Etat de son côté - pour faciliter la mise en œuvre des actions de l’industrie cimentière -  pourrait impulser la mise en place d’une filière de mise à disposition de déchets biomasse issue des chantiers et de la démolition, encourager la déconstruction sélective, ainsi que l'instauration de lots dédiés à la gestion des déchets dans les marchés publics.

La valorisation de déchets en cimenterie

Près de 3,5 millions de tonnes de déchets sont valorisés chaque année par l’industrie cimentière,engagée depuis plus de 30 ans dans l’économie circulaire. Les déchets sont utilisés de deux façons :

- en remplacement partiel des constituants de base (le calcaire et l’argile) : c’est la valorisation matière. Les cimentiers utilisent depuis longtemps des sous-produits issus d’autres industries comme les laitiers de hauts fourneaux ou les cendres volantes en remplacement de certains constituants du ciment sans en modifier la qualité. Ainsi, ces déchets n’ont pas à être éliminés par d’autres moyens.

en remplacement des combustibles fossiles (coke de pétrole, charbon, fioul lourd…) : c’est la valorisation énergétique. Alors que l’industrie cimentière parvenait déjà à un taux de substitution de 38% en 2015, la filière s’est engagée à atteindre un taux de 50% dans les prochaines années.

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