Chaque été, la Corse paie un lourd tribut aux incendies. Alors que les moyens affectés à la lutte ont été renforcés cette année, les pompiers de l'île, paradoxalement, attendent toujours d'être installés dans de bonnes conditions. En Haute-Corse, le projet de construction de 17 casernes initié en 2000 par le centre départemental d'incendie et de secours (SDIS) accuse un sérieux retard. Malgré l'affectation d'un budget de 8 millions d'euros, seuls les bâtiments de Corte, Lucciana et Aleria ont été livrés à ce jour. Si ceux de Calvi, Cervione et Ponte-Leccia sont en voie d'achèvement, les centres de première intervention dans les petites communes de Belgodère, Porto ou encore Sisco, ne seront pas construits avant deux ans.
Pour justifier la lenteur du programme, le SDIS de Haute-Corse invoque notamment les problèmes liés au foncier, les mauvaises conditions d'attribution des marchés et la lourdeur des cahiers des charges pour les entreprises locales, peu intéressées par une commande publique encadrée de règles très contraignantes. «Les surcoûts en raison de l'implantation isolée de certains terrains étaient prévisibles, explique son vice-président Yves Stella, par contre, nous ne nous attendions pas à rencontrer autant de difficultés au niveau des entreprises qui, souvent, ont refusé de réaliser les travaux dans le cadre, même réajusté, des enveloppes financières prévues.»
Le problème des petites communes rurales
Autre facteur important : la faiblesse des ressources des petites communes rurales. «Elles n'ont pas toujours la disponibilité nécessaire pour financer les aménagements qui leur sont dévolus, tels que l'éclairage, les clôtures et les parkings des centres», souligne Yves Stella. Il estime que l'Etat, qui s'était engagé à financer à hauteur de 22% le programme de construction des casernes, n'avait pas tenu les engagements pris par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Jean-Pierre Chevènement.