Suite à la tenue du premier groupe de travail sur la sobriété énergétique dans le logement le 27 juillet dernier, le gouvernement a annoncé une hausse du niveau de certificats d'économie d'énergie (CEE) pour cette 5e période. Rappelons que cette annonce était attendue depuis le début de l’année 2022 par les professionnels du Bâtiment, et notamment de l’isolation.
Car les stocks de CEE réalisés sur la 4e période (P4) par les énergéticiens ont plombé le début de cette cinquième période… Le prix des CEE a chuté, ce qui a réduit les aides octroyées aux particuliers, faisant augmenter leur reste à charge et plombant le niveau de travaux effectivement lancés.
600 TWhc en plus sur la 5e période
Jusqu’à présent, le niveau d’obligation globale d’économies d’énergie était fixé à 2 500 TWhc. Le gouvernement avait entendu le message… et proposait une augmentation de 400 TWhc. Un niveau qui faisait consensus contre lui : les professionnels de la rénovation estimant que les 400 Twhc étaient bien en deçà du stock constitué par les énergéticiens, et que ce rehaussement n’aurait donc aucun impact sur le marché.
En augmentant de 25% le niveau d’obligation, il passera à « 3100 TWhc soit une augmentation de 600 TWhc », nous indique-t-on au ministère de la Transition écologique.
Les services d’Agnès Pannier-Runacher précisent que « deux tiers de l’augmentation (400 TWhc) se feront au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique ».
Actuellement, un «projet de décret est soumis à la consultation du public. Il fera également l’objet d’un avis du Conseil national d'évaluation des normes, du Conseil supérieur de l’énergie et du Conseil d’Etat ».
Pas de correction du prix des CEE rapide
Selon les calculs du ministère, cette augmentation du niveau d’obligation équivaut à injecter sur le marché « plus d’un milliard et demi d’euros par an au service de l’efficacité énergétique ». Toutefois, les mécanismes de marché ont une certaine inertie… ce qui signifie qu’il faudra patienter avec d’en ressentir les effets.
« Si l’obligation augmente de façon significative, on devrait le ressentir sur le terrain entre 2 et 4 mois », prévoyait Brice Aloth, directeur général de BCI et vice-président de la section soufflage du Syndicat national de l'isolation (SNI), lors d’un entretien accordé au Moniteur au début du mois de juillet. Franck Annamayer, président de Sonergia, abonde : « Il ne faut pas croire non plus que le cours va forcément remonter significativement du jour au lendemain. Il faut déjà absorber le sur-stock de P4 dont nous atteignons à peine le pic. ».