Une enquête qui présente un double objectif : mieux comprendre les attentes de jeunes et leurs perceptions du monde du travail et de l'entreprise et de voir comment les DRH appréhendent cette génération, dite "Y". Premier enseignement : contrairement à leurs aînés, les jeunes salariés considèrent le travail comme un moyen (de gagner sa vie, de se réaliser...) et non pas comme une finalité. Une approche "distanciée" qui n'est sans doute pas étrangère au premier lien qu'ils ont avec l'entreprise : 63% des jeunes de 20 à 24 ans démarrent leur vie professionnelle par un contrat à durée déterminée. Souvent considérés comme des "zappeurs", les jeunes salariés sondés dans le cadre de cette enquête contredisent cette affirmation : près des trois quarts d'entre eux ne quitteront pas leur entreprise si cette dernière répond à leurs attentes et leur permet d'évoluer. Et c'est bien là, le changement de fond. "On est passé d'une logique de l'honneur à une logique du contrat, souligne Annick Cohen-Haegel, manager de l'offre ressources humaines de Cegos. Les jeunes, quels que soient leur niveau d'étude et leur secteur d'activité, sont dans une logique du donnant-donnant, du contrat individualisé passé avec l'entreprise". Côté valeurs, les jeunes mettent en avant « Le respect de la personne, la convivialité sur le lieu de travail et la reconnaissance du travail accompli ». Rien d'étonnant à ce que 40% d'entre eux placent "la dégradation de l'ambiance de travail" comme critère n°1, motivant un départ de l'entreprise.
Des politiques RH inadaptées
Face à cette jeune génération, les DRH semblent désemparés. En effet, l'enquête pointe une distorsion importante de compréhension entre les DRH et la jeune génération. Alors que les DRH misent d'abord sur l'image, la notoriété de l'entreprise et le contenu du poste pour attirer les jeunes, ces derniers placent la rémunération et l'évolution de carrière aux premiers rangs de leurs priorités. "Le jeune salarié a besoin d'un management et d'une gestion des ressources humaines plus individualisés, avec des objectifs à court terme, précis reposant sur un contrat clairement défini entre son manager et lui. Un défi passionnant pour les DRH !", résume Annick Allégret, directeur de l'unité RH & management de Cegos.
(*) Les personnes interrogées appartiennent à des structures d'entreprises comprises entre 100 et 5 000 salariés, tous niveaux de diplômes et de statut confondus. Les DRH sont issus de l'ensemble des secteurs d'activités.
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