Les conducteurs d’utilitaires électriques perdent au change. L’arrêt du bonus risque de bouleverser les stratégies d’électrification des flottes professionnelles. Pour les artisans qui étaient en négociation ou qui n’ont pas signé à temps, le bonus est en arrêt. En parallèle, la prime à la casse, qui facilitait le renouvellement des véhicules, est également suspendue. Cette double peine arrive à un moment critique, alors que le marché des utilitaires électriques peine à s’imposer. Entre janvier et septembre 2024, seuls 20 331 utilitaires électriques ont été immatriculés en France, contre plus de 225 000 modèles diesel. Ces chiffres montrent un retard dans la transition écologique de ce segment. Le frein principal reste le prix élevé des modèles électriques. Prenons l’exemple du Renault Kangoo : en version diesel, il débute à 23 400 € HT, contre 33 500 € HT pour la version électrique. Même en comparant des équipements équivalents, l’écart reste significatif. Jusqu’ici, le bonus était d’une aide précieuse pour réduire ce surcoût.
Quels impacts pour les artisans?
Dans ce contexte, les petites entreprises risquent de retarder leur investissement dans leur transition vers l’électrique, surtout celles qui ne sont pas soumises à des quotas stricts de véhicules à faibles émissions. En attendant de nouvelles aides concrètes, les artisans devront réévaluer leurs priorités et stratégies. Les constructeurs, de leur côté, devront relever plusieurs défis : revoir leurs prix à la baisse, mieux informer sur les économies réalisées à l’usage et s’adapter à un marché qui reste encore largement dominé par le diesel. Alors, attendre ou investir? Il est cependant possible que le futur gouvernement prévoit de mettre en place un nouveau dispositif d’aide pour l’achat d’utilitaires électriques, financé par les certificats d’économie d’énergie. Mais tout reste flou : aucun montant précis n’a été annoncé, et la date d’application, vague, est évoquée pour courant 2025.