Négoce – Les BigMarket’ viennent de se terminer. Quel bilan tirez-vous de cette 21e édition ?
Fabio Rinaldi – Les deux sessions, à Macon et à Poitiers, se sont déroulées dans une ambiance très studieuse, sans vraiment de corrélation avec la situation actuelle du marché. Avec beaucoup de lucidité et de précaution sur les perspectives économiques des prochains mois, les adhérents comme les fournisseurs n’ont parlé que business. Le chiffre d’affaires pendant ces deux jours est sensiblement égal à celui de 2023, ce qui est une très belle performance et montre une nouvelle fois l’engagement de BigMat auprès de ses partenaires industriels.
Justement, comment le marché se comporte-t-il ?
Dans la continuité de novembre-décembre, 2024 a mal débuté, l’activité chutant de 14 %. Plusieurs facteurs expliquent ce mauvais début d’année. Nous avons perdu une semaine d’activité en raison des vacances scolaires [NDLR : la rentrée des classes était le 8 janvier], et plusieurs régions ont été touchées fortement par les intempéries. Enfin, la base de comparaison nous est défavorable. En 2023, janvier et février étaient bons. Le déclin ne s’est amorcé qu’à partir de mars.
Quel est le bilan pour 2023 ?
BigMat termine l’année en légère régression, à 1,3 Md€ (- 3,7 %). Nous faisons un peu mieux que le marché [NDLR : - 4 %] et ce, malgré un dernier trimestre catastrophique. Notre résistance s’explique notamment par le maintien d’une dynamique intéressante sur le marché de la rénovation.
Dans ce contexte tendu, comment voyez-vous 2024 ?
Tous les indicateurs du marché – logements autorisés, mises en chantier, transactions dans l’ancien, liquidation de plusieurs constructeurs de maisons individuelles… – nous prédisent une période difficile sur 2024 et 2025, avec une activité autour de - 10 %, voire moins. Il nous faut traverser la tempête, le mieux possible. Nous nous y sommes préparés très en amont, et le réseau aussi.
Nous avons réduit la voilure sur certains budgets ou décalé certains projets, mais nous n’avons pas touché aux programmes stratégiques. Ainsi, nous lançons l’implantation de BigOne, notre ERP commun, au sein du réseau. Cela représente un investissement à six chiffres financé par la centrale. Le premier pilote est déployé dans une semaine et le plan de déploiement s’étale sur cinq ans.
La rénovation peut-elle être un levier de croissance ?
Certes, la rénovation est positive, mais elle ne compense pas la baisse du neuf, d’autant que le gâteau [NDLR : marché du neuf et rénovation] se réduit. Et que nous sommes nombreux autour de la table. Néanmoins, nous possédons deux avantages certains auprès des artisans : le fort ancrage local de nos adhérents, et la notoriété de notre enseigne au niveau national depuis plus de quarante ans. Cet ancrage est une force pour proposer de nouveaux services à nos clients artisans comme pour les particuliers autour des enjeux énergétiques ; les besoins sont immenses face à l’augmentation des prix de l’énergie.
Et au niveau des particuliers ?
Si les artisans restent nos premiers clients et prescripteurs, les particuliers nous connaissent moins bien. Nous avons une carte à jouer. C’est ainsi que nous commercialisons, au niveau national, depuis les BigMarket’, une offre globale packagée en fourni-posé sur le photovoltaïque. Celle-ci intègre les équipements, des solutions de financement, l’installation, l’assurance, le service et un prix national. Sur l’ensemble de notre réseau, nous déployons aussi notre concept Mon Projet Rénovation et son simulateur de devis, développé par notre adhérent Atlantique Matériaux, pour accompagner les particuliers dans leur projet de rénovation. Enfin, nous allons lancer des campagnes de communication sur les réseaux sociaux et chaînes nationales en replay, avec l’appui de blogueurs et d’influenceurs, autour de nos concepts de salle d’exposition menuiserie et carrelage.
