Etiquetage électronique Les prix et le stock en temps réel

L’étiquetage électronique du libre-service séduit depuis peu les négociants. Ses principaux arguments : un affichage des prix en rayon et le suivi du stock par produit en temps réel.

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Un étiquetage électronique est un système complet comprenant plusieurs éléments. Pour schématiser : en liaison avec le système informatique central du point de vente, le « cerveau » du système (ordinateur ou boîtier fixes ou portables) détecte et envoie, via un transmetteur, tout nouveau prix (adressé simultanément par le « back office » aux caisses) à l’étiquette qui est un petit boîtier électronique doté d’un afficheur du prix du produit.

Le récepteur peut être soit un système radio, soit un système infrarouge. Les quatre fabricants mondiaux spécialisés utilisent chacun un système d’émission différent : le Français SES emploie la radio basses fréquences, le Suédois Pricer, l’infrarouge à 1.24 MHz (par bande passante), l’Américain NCR, la radio hautes fréquences et, enfin, l’Australien Ilid utilise une transmission par néons ; une solution plus originale mais moins répandue. A noter que les deux premières entreprises citées tiennent l’essentiel du marché hexagonal.

Le transmetteur radio basses fréquences est une antenne « loupe » ; c’est-à-dire un câble (ressemblant à un câble téléphonique) qui fait le tour du magasin à l’intérieur de celui-ci ; tandis que le transmetteur infrarouge (ou « transceiver ») est généralement installé au plafond. Dans ce dernier système, la communication est dite « bidirectionnelle » : le transmetteur émettant les données vers les étiquettes et renvoyant, dans l’autre sens, l’accusé de réception indiquant le statut des étiquettes et le résultat des mises à jour.

Des fonctions personnalisables

L’étiquette, pour sa part, comporte plusieurs zones d’affichage : le prix du produit en euros, bien sûr, mais aussi son équivalent en francs, et le prix à l’unité (kg, litre…) et, dans certaines gammes, une zone d’affichage libre. Dotée d’une puce électronique, elle est capable d’assumer d’autres fonctions de gestion pour le chef de rayon, selon l’offre du fournisseur du système : rappel du nombre de produits à présenter ensemble (facing), indications promotionnelles, stock restant, quantité vendue, code EAN, etc. Généralement, l’étiquette proposée en plusieurs formats et variantes selon la mise en linéaire, est personnalisable à l’enseigne ou à la gamme de produits. Les fabricants proposent aujourd’hui deux types d’étiquettes : celles à base de segments cristaux liquides (LCD) et celles à base du système à infrarouge bidirectionnel que l’on a évoqué précédemment.

Signalons une confusion à ne pas commettre. Le système d’étiquetage électronique présenté ici n’a rien à voir avec les systèmes RFID (radio frequency identification) aussi appelés « étiquettes électroniques ». Un procédé RFID (étiquettes radiofréquences avec un identifiant) est un outil de traçabilité d’un produit, en entrepôt ou en magasin, pas d’affichage de prix. Néanmoins, les spécialistes de l’étiquetage électronique s’intéressent à une combinaison des deux systèmes. Ainsi, Pricer a lancé un produit RFID permettant à l’étagère de « communiquer » avec le back office du magasin sur l’état des stocks, via l’étiquette ; tandis que SES a fait breveter un système incluant un lecteur de puce RFID dans des étiquettes électroniques d’affichage de prix…

Un suivi en temps réel des prix et du stock

Face aux étiquettes papier, l’étiquetage informatique présente de nombreux atouts. Ainsi, l’envoi direct du même prix à la caisse et à l’étiquette permet d’éviter les erreurs de prix en magasin qui représentent en moyenne (toute distribution confondue) entre 3 et 5 % du total des prix affichés. Moins d’erreurs dans ce domaine, c’est moins de clients mécontents. Par ailleurs, avec l’électronique, l’information prix est toujours actualisée.

Pour le chef de rayon, ou le responsable du libre-service professionnel, les opérations quotidiennes d’étiquetage sont évidemment simplifiées. Avec le gain de temps ainsi dégagé, il est plus disponible pour les clients et le réapprovisionnement. Autre avantage, déjà évoqué, pour lui et pour le responsable du point de vente : le contrôle du stock, les ventes du jour…

Infiniment plus rapide que l’étiquetage papier, l’étiquetage électronique facilite également l’application de la politique tarifaire du distributeur ; notamment dans le cas de prospectus promotionnels envoyés par une centrale à son réseau, avec changement de prix. Le système par étiquettes électroniques autorise, en effet, la modification immédiate du tarif en rayon, un gain de temps pour refaire les étiquettes, et donc une réactivité quasi immédiate en magasin.

Un avantage qu’il n’est pas utile de souligner si, un jour, une augmentation du taux de TVA, via la « TVA sociale », entre en application ! Enfin, dernier « plus » relevant de l’utilisation de l’informatique : une économie substantielle de papier.

Du libre-service au rack ?

Venu des USA, l’étiquetage électronique est apparu en France il y a une dizaine d’années, dans les grandes surfaces alimentaires. Le système a mis beaucoup de temps à se démocratiser (pour une raison de coût). Du côté des GSB, qui fonctionnent aussi en libre-service, l’intérêt des étiquettes électroniques présente la même évidence que pour les GSA. Certaines d’entre elles (Leroy Merlin, Bricomarché, Leclerc BBJ…) testent des pilotes ou commencent à s’équiper.

En recherche accrue de rentabilité, les enseignes du négoce, pour leur part, s’intéressent à ce procédé d’affichage des prix depuis deux ou trois ans (notamment des groupements comme Gedimat et Tout Faire). Pour elles aussi, les étiquettes électroniques sont destinées essentiellement aux linéaires de leurs libres-services, puisque c’est dans ce secteur que les prix varient le plus souvent.

A noter que si la pratique n’est pas encore effective, l’étiquetage électronique pourrait fort bien un jour s’appliquer aux prix des produits vendus en racks. On n’arrête pas le progrès !

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