Entreprise générale - Rabot Dutilleul Construction rend le vieux vertueux

Le siège social de Rabot Dutilleul Construction a du caractère. Parsemé de verrières, d'escaliers, de jardins d'hiver, de plantes et d'œuvres d'art, ce lieu labyrinthique créé au fil des années par les diverses extensions ne manque pas de charme. Situé à Wasquehal (Nord), près de Lille, il a suivi, simultanément, l'agrandissement de l'entreprise et l'évolution des techniques de construction. Il se compose ainsi d'un bâtiment en brique datant de 1983 (1 680 m²), de deux extensions avec façades-rideaux, l'une érigée en 1990 (1 150 m2 ) et l'autre en 2001 (950 m2 ), et enfin d'une surélévation légère en structure bois en 2010, qui a créé un étage de 270 m2.

Malgré ses atouts, notamment sa proximité avec le tramway et son grand terrain, l'ensemble hétéroclite de 4 050 m2 accueillant plus de 200 salariés avait le gros défaut d'être gourmand en énergie (165 kWh/m2 .an) et de présenter un confort thermique et acoustique insuffisant.

Apport d'une filiale et de start-up. En 2015, l'entreprise décide, plutôt que de bâtir un nouveau siège, d'entreprendre d'importants travaux afin d'obtenir le label BBC Effinergie Rénovation, bâtiment tertiaire haute performance énergétique. Objectif : diminuer de 60 % les consommations d'énergie, tout en élaborant une vitrine de ses compétences en réhabilitation. Pour cela, le constructeur mobilise, outre son bureau d'études interne, le savoir-faire de Pouchain, filiale experte en performance énergétique, ainsi que de start-up.

« Effipilot nous a ainsi permis de réaliser le suivi et les réglages des moyens de pilotage durant trois ans. Grâce à la gestion technique centralisée installée par leurs soins, Pouchain assure désormais la gestion à distance des chauffages et de la climatisation afin de maintenir la température dans une fourchette de 20 à 21 °C en hiver, et de 26 à 27 °C en été », détaille Nicolas Silvestri, directeur technique adjoint de l'entreprise centenaire qui a suivi les travaux. Les compteurs posés par Smart Impulse permettent, eux, de suivre finement les consommations électriques par famille d'appareils (ordinateurs, serveurs… ).

Consommations divisées par deux. Pour améliorer la performance de l'enveloppe, tous les châssis du bâtiment de 1983 ont été changés tandis qu'un isolant était intégré dans les murs-rideaux, sans toucher au vitrage opaque, et que la toiture bénéficiait aussi d'une isolation. L'ensemble a permis de réduire de 30 % les déperditions de calories du bâtiment. Côté équipements, les deux chaudières gaz ont été remplacées, permettant d'atteindre un rendement de 109 % contre 88 % auparavant.

Aux tubes néons ont été substitués des leds à détection de présence et de luminosité. « Plus de 60 % d'économies sont réalisées sur ce poste, soit 120 000 kWh. an, se félicite Nicolas Silvestri. Au total, le bâtiment consomme 50 % de moins qu'en 2015. » Seule ombre au tableau, les anciennes climatisations n'ont pas été changées. Or, leurs performances se dégradent petit à petit, faisant baisser peu à peu les gains obtenus grâce aux travaux.