En 2023, la décote des logements énergivores sera plus importante

Le cocktail crise énergétique et règlementation anti-passoires va inciter les vendeurs de logements énergivores à accepter des rabais de plus en plus significatifs.

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Rénovation d'un immeuble
Rénovation énergétique d’un immeuble résidentiel.

Prolongation du bouclier tarifaire, hausse limitée à 15% en 2023 des prix réglementés du gaz et de l’électricité… Conjuguées à un hiver doux et une décrue du prix du gaz européen qui vient d’atteindre sur le marché de gros son plus bas niveau depuis février 2022, les mesures gouvernementales visent à atténuer la crise énergétique, qui n’a fait qu’accentuer la valeur verte du logement, ce critère de vente désormais bien intégré grâce à la règlementation.

Outre le DPE opposable (mais toujours pas fiable), l’interdiction progressive de louer des logements énergivores stimule le marché immobilier. Depuis le 1er janvier, les pires étiquettes parmi les G (+450 kWh d’énergie finale/m²/an) sont visées. En 2025, l’ensemble des biens G seront interdits à la location, puis les F en 2028 et enfin les E en 2034, comme le prévoit la loi Climat et Résilience.

Jusqu’à 15% de décote pour les maisons

Dans ce contexte, la perte de valeur des biens énergivores est en marche. « Nous avons observé une décote de 6% sur les logements F et G, parmi nos 6 000 ventes en 2022 », assure Karine Olivier, directrice générale du pôle Services aux particuliers de Nexity. Cette différence de prix entre une passoire et un bien étiqueté A a également été observé par l’entreprise d’estimations immobilières Price Hubble (6,5%, dans les 20 plus grandes villes de France). Au sein du réseau Laforêt, la décote concerne surtout les G. « Environ 5% pour les appartements et jusqu’à 15% pour des maisons qui exigent de gros travaux énergétiques voire un changement du système de chauffage », estime Yann Jéhanno, le président.

« Aujourd’hui, la décote est faible car les vendeurs ne semblent pas prêts à accepter une décote importante au motif que leur bien serait F ou G, remarque de son côté Charles Marinakis, président de Century 21, dont les équipes n’ont pas mesuré la décote des passoires vendues. Dans la vraie vie, le vendeur dit à l’acquéreur : "s’il y a des travaux à réaliser, c’est à votre charge".Maintenant que les prix et les transactions baissent, au bout de 20 visites, la passoire aura soit un défaut technique et sera donc invendable soit elle sera trop chère et il faudra accepter une baisse de prix. »

« 2023 sera l’année de la régulation, en faveur des acheteurs »

« L’année 2022 a été marquée par l’attentisme » des potentiels acquéreurs alors que « 2023 sera l’année de la régulation, en faveur des acheteurs », parie-t-il. Autrement dit, la décote sur les passoires devrait augmenter ces prochains mois. Nexity table sur une décote moyenne de 10% sur les logements F et G vendus en 2023. Contactée, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui observe depuis plusieurs mois une hausse du nombre de propriétaires de passoires qui cherchent à s’en débarrasser, ne s’aventure pas dans des prévisions.

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