Grâce à son logiciel de gestion technique du patrimoine immobilier Active3D, la société d’ingénierie Archimen, signe avec la Ville de Paris son plus gros contrat. Le marché d’un million d’euros, remporté avec le groupe d’informatique Steria, permettra de numériser en trois dimensions les plans et schémas de réseaux des 5 millions de mètres carrés de bâtiments communaux (écoles, bibliothèques, bureaux, mairies annexes). Les quatorze directions de services de la mairie de Paris pourront suivre sur écran l’évolution du patrimoine communal au rythme des travaux d’entretien, de rénovation ou d’extension. Un appel d’offres pour l’intégration des données suivra cette prestation.
Organigramme simplifié. Depuis sa mise au point, en 2002, en collaboration avec le laboratoire de l’université de Bourgogne L2E1 affilié au CNRS, puis sa distinction par une médaille d’or de l’Innovation technologique à Batimat 2003, le logiciel s’est enrichi de la norme ICF (Industry Foundation Classes). « Ce format permet une mise à jour automatique de la base de données », se félicite Olivier Gaudard, P-DG et fondateur de l’entreprise créée en 1993. Le conseil régional de Bourgogne, pour ses quatre-vingt-deux lycées, a été le premier gros maître d’ouvrage à parier sur Active3D.
D’abord développée au sein d’une filiale, la gestion technique de patrimoine est devenue partie intégrante de l’entreprise Archimen, en 2005. Ingénieur Ensais (aujourd’hui Institut national des sciences appliquées de Strasbourg), option « Equipement technique du bâtiment » (aujourd’hui Génie climatique), Olivier Gaudard est associé à Benoît Vervandier, ingénieur de l’Enib de Belfort (aujourd’hui UTBM). Toqueville Finance accompagne le développement de l’entreprise. Ce fonds d’investissement sortira en 2010 de la SAS, au capital de 625 000 euros que partagent également quelques salariés.
Le plus gros chantier industrielde Bourgogne. Alors que la gestion technique du patrimoine porte l’image de l’entreprise, l’ingénierie générale génère encore 80 % du chiffre d’affaires, qui atteindra cinq millions d’euros cette année.
A partir de sa spécialisation initiale dans les fluides, la PME de cinquante salariés s’est diversifiée dans les génies climatique et électrique, ainsi que dans les structures. « Notre marché est national pour la gestion du patrimoine, il est plus régional pour l’ingénierie », précise le dirigeant. De la Bourgogne, Archimen s’est étendue à la région parisienne, puis à la Franche-Comté depuis le rachat en 2006 du spécialiste dijonnais des fluides Cetef, doté d’une agence à Besançon. Le bureau parisien emploie dix personnes.
Le développement durable guide la stratégie de l’entreprise. « Il est de plus en plus nécessaire de simuler différentes techniques d’ossatures et de modes d’énergie dès l’avant-projet », confie Olivier Gaudard. Un ingénieur de l’Ensam de Cluny, spécialisé dans le bois, complète depuis peu l’équipe. Grâce à la future usine du fabricant de tuiles Terreal à Chagny (Saône-et-Loire), Archimen souhaite s’imposer dans cette spécialité.
A Dijon, le centre de commande de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône et l’extension du centre commercial de la Toison-d’Or alimentent aussi le carnet de commandes. Les opportunités de recrutement de techniciens et ingénieurs guideront l’expansion de l’entreprise, souhaitée aussi dans le secteur hospitalier.
