Dans leur « déclaration finale », les représentants des 84 Etats participant à la Conférence mondiale sur l'eau et le développement durable, organisée à l'Unesco, ont recommandé à la communauté internationale « de faire de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement une priorité ».
Un programme d'actions prioritaires a été adopté. Le premier volet porte sur l'amélioration de l'appréciation des ressources en eau et de son usage : il prône le renforcement ou la création de « systèmes intégrés d'information » sous la forme d'observatoires. Le deuxième insiste sur la nécessité de développer des outils réglementaires et institutionnels permettant d'améliorer la ressource. Le dernier volet, sur le financement, reconnaît le besoin d'un recouvrement effectif des coûts des services, mais appelle les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux à « appuyer les pays dans la conception et la mise en oeuvre de leur stratégie ».
« Mettons un terme aux oppositions stériles entre le marché et l'Etat », a déclaré Jacques Chirac, président de la République, en lançant, lors de son discours d'ouverture, un appel pressant aux capitaux privés.
« Nous sommes prêts à relever ce défi », déclare Daniel Caille, président du pôle eau de la Générale des eaux, leader mondial avec un chiffre d'affaires de 40 milliards de francs dans le domaine de l'eau et de l'assainissement (voir encadré). Pour tenter de trouver des solutions envers les pays les plus pauvres (1), la CGE a d'ailleurs signé un accord avec la Banque mondiale. Celle-ci estime à 400 milliards de dollars la somme à investir pour fournir de l'eau propre à tous les êtres humains, mais les Etats ne proposeront, dans les prochaines années, qu'une aide de 60 à 80 milliards de dollars.
Quant à la Lyonnaise des eaux, elle met au point des solutions innovantes, spécifiques aux pays défavorisés. A Buenos Aires (200 000 nouveaux habitants raccordés l'an dernier), il est proposé aux habitants de contribuer aux travaux en fournissant la main-d'oeuvre. En Afrique du sud, Water and Sanitation Services South Africa (WSSA), filiale de Lyonnaise des eaux, s'est engagée à fournir 25 l d'eau par jour et par personne à moins de 200 m des habitations (deux millions d'habitants concernés) : d'ici à cinq ans, après mise en service par le consortium privé, les installations deviendront propriété des autorités locales. A La Paz/El Alto, en Bolivie, l'Aguas del Illimani (Lyonnaise des eaux) a entrepris avec des anthropologues un important travail sur les attentes des habitants. Grâce aux réalisations concrètes menées dans le cadre de ces principaux contrats, la Lyonnaise des eaux formalise actuellement une méthodologie qui repose sur des solutions progressives et évolutives.
(1) Selon l'OMS, 5 millions de personnes meurent chaque année, dans le monde , à cause de la mauvaise qualité de l'eau qu'ils boivent ; 1,4 milliard d'habitants n'ont pas d'eau potable et 1,9 milliard sont privés d'installations sanitaires.