L’Ile-de-France est la première région industrielle de France et emploie 500 000 personnes. Revers de la médaille, l’activité du BTP produit deux tiers des déchets de la région et, aujourd’hui, ses acteurs sont clairement identifiés comme les principaux responsables. La Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (Driee) vient de publier son bilan 2011 de l’environnement industriel dans lequel un élément apparait être l’enjeu crucial : la gestion des déchets. Le programme de « mise sous contrôle de la filière déchets du BTP », qui a donné lieu à 35 contrôles des installations de transit (9 ont été mises en demeure) et de traitement des déchets, va être poursuivi en 2012. Ce programme sera complété par une « action sur la filière des véhicules hors d’usage ». L’élaboration du Plan Régional d’Elimination des Déchets de Chantier fait aussi partie des objectifs de l’année 2012. Enfin, le changement de la nomenclature des installations de traitement de déchets, déjà modifiée à plusieurs reprises, devrait être finalisé.
Le lourd souvenir de l’affaire LGD Développement
Cette insistance sur la gestion des déchets fait écho à l’affaire LGD Développement. En 2010, cette société de recyclage avait laissé à la ville de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) une montagne de déchets accumulés sur un site qu’elle occupait depuis 2003, au grand dam des habitants du nouvel éco-quartier construit à proximité. En 2011, l’Etat a ordonné l’évacuation des 150 000 m³ de déchets de la LGD et l’opération s’est terminée en avril 2012. L’Etat a dû dépenser 20 millions d’euros pour nettoyer le site. Après cette mauvaise expérience, la question de la pollution industrielle a été placée au cœur de la politique de la Driee.
Des zones d’ombre dans un bilan 2011 « satisfaisant »
La Driee salue donc un bilan 2011 de l’environnement industriel « satisfaisant » ainsi qu’une « situation en amélioration ». Mais elle évoque aussi des « points noirs » non négligeables comme le vieillissement des installations industrielles et les « situations anormales dans la gestion des déchets ». Tout en poursuivant les plans d’actions débutés en 2011, la Driee souhaite intervenir sur ces deux problèmes. Aujourd’hui, avec le redémarrage du projet du grand Paris, la question de la gestion des déchets issus de l’activité BTP revient à la charge et incite la Driee à « serrer la vis ».