Cent soixante jeunes ingénieurs, 30 diplômés de bachelors, 70 de masters spécialisés… Builders Ecole d’ingénieurs (ex-Esitc Caen, Calvados) entend continuer sur sa lancée. « Malgré la conjoncture, le taux d’insertion de nos jeunes diplômés, qu’ils soient issus d’un bachelor, du cycle ingénieur ou d’un master spécialisé, demeure excellent. PME, ETI ou bureaux d’études les approchent avant même la fin de leur scolarité », valorise Jérôme Lebrun, son directeur.
Pour répondre aux besoins des employeurs, l’établissement vise une augmentation de ses effectifs afin de passer d’un total de 1000 à 1 700 élèves en formation d’ici la rentrée 2030. Le second site, ouvert à Vaulx-en-Velin (Rhône) il y a trois ans, est en cours de développement avec la construction de nouveaux locaux, tandis que ceux de Caen sont en cours d’extension.
Attirer de nouveaux publics
Reste à remplir les classes. Si l’école enregistre 20% de candidats supplémentaires chaque année – grâce, dixit son directeur, à son changement de nom, à l’organisation de cours en partenariats et de chaires développées avec de grands acteurs du secteur (Vinci, Eiffage, Cerema, Artelia, DEME…), ou encore à son expertise en R&D-, elle réfléchit aux stratégies permettant d’attirer de nouveaux publics.
Les pistes ? « Continuer d’ouvrir les formations aux jeunes filles - qui représentent 31% de la promotion 2024 ; mettre en place de nouveaux cursus en validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les salariés ; mais aussi proposer de nouveaux bachelors qui accueillent des jeunes titulaires de baccalauréats technologiques et professionnels en quête d’une insertion à bac +3 … », énumère Jérôme Lebrun.
Builders Ecole d’ingénieurs participe également à des dispositifs destinés à sensibiliser les élèves dans les établissements de l’enseignement secondaire, et notamment aux Cordées de la réussite, qui vise à introduire davantage d’équité dans l’accès à l’enseignement supérieur. Il s’agit notamment de « donner plus d’ambition scolaire aux jeunes des quartiers qui ne pensent pas spontanément aux métiers de la construction ».
Autre axe de la stratégie de l’école : les partenariats passés avec des établissements étrangers. « Près de 40 nouveaux étudiants devraient intégrer le bachelor ou le cycle ingénieur à la rentrée 2026, après avoir suivi deux ans de classe prépa au Bénin, au Cameroun, en Inde… », indique Jérôme Lebrun. De quoi permettre ainsi d’intégrer de nouveaux talents du monde entier, au service de la construction française.
Davantage de cours dans le domaine du nucléaire
L’école a par ailleurs vu son label « développement durable et responsabilité sociétale » renouvelé au printemps dernier, ce qui se traduit dans les maquettes pédagogiques des cursus. Biodiversité des sols, matériaux biosourcés, réglementation RE 2020… « La construction durable ne constitue pas une simple option, mais fait partie de tous nos programmes. A l’heure où elles produisent des ouvrages bas-carbone, économes en énergie comme en ressources et préservant la biodiversité et les sols, les entreprises ont besoin de jeunes diplômés capables de concevoir et de mettre en œuvre des solutions de construction innovantes », poursuit le directeur.
En outre, alors que les besoins en compétence de la filière nucléaire vont nécessiter 10 000 recrutements par an d'ici 2033, l’école a enfin augmenté le nombre d’heures au sujet de ce domaine dans les cours portant sur l’énergie décarbonée de ses cursus bachelor et ingénieur.