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Crise du logement : Nexity va encore tailler dans ses effectifs

Le groupe immobilier, dont l'essentiel de l'activité repose sur le marché résidentiel neuf, souhaite mettre en œuvre un plan de départs volontaires au sein de sa filiale Edouard Denis.

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Basé à Paris, Nexity a déménagé en mars 2025 son siège social à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), dans ce bâtiment baptisé Reiwa.
Basé à Paris, Nexity a déménagé en mars 2025 son siège social à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), dans ce bâtiment baptisé Reiwa.

La « réorganisation opérationnelle » se poursuit chez Nexity. Après les 237 licenciements de 2024, dans le cadre d’un plan social censé lui permettre de rebondir, le groupe immobilier va se séparer d’environ 120 personnes qui officient chez Edouard Denis. Présente dans toutes les régions de métropole, cette filiale de promotion immobilière compte 320 salariés.

« La direction d’Edouard Denis (...) a débuté une procédure d’information, consultation préalable à la mise en œuvre d’un projet de réorganisation pour 2026, sur proposition de son président Fabien Acerbis », déclare le groupe au « Moniteur », le 2 mai. Présenté aux représentants du personnel le 30 avril lors d’un CSE, « ce projet s’accompagne de l’ouverture d’une négociation avec les organisations syndicales représentatives », explique Nexity.

Rupture conventionnelle collective

Concrètement, il s’agit de définir, ces prochaines semaines, les modalités du projet de rupture conventionnelle collective (RCC) qui se fera « sur la base du volontariat », insiste Nexity, qui veut éviter un deuxième plan social. Ces départs non contraints interviendraient d’ici fin mars 2026. Le groupe ne précise pas qui des développeurs fonciers ou des salariés des fonctions support seront les plus touchés.

L’idée est d’adapter Edouard Denis au nouveau « marché du logement neuf, principalement porté par l’accession pour au moins les deux prochaines années », anticipe Nexity. « D’un point de vue macro-économique, Edouard Denis évolue dans un contexte combinant (...) un volume de réservations historiquement bas atteint en 2024 qui devrait se prolonger en 2025 et 2026, la perspective des élections municipales et la disparition définitive du Pinel », commente le groupe.

Historiquement tournée vers « les investisseurs particuliers en zones détendues », sa filiale se trouve spécifiquement fragilisée par l’extinction de ce dispositif fiscal « sans produit de substitution », regrette encore le groupe. En témoigne « le manque de dynamique commerciale » au premier trimestre, ajoute-t-il.

Un leader en difficulté

Nexity ne détaille pas les performances de ses différentes filiales mais communique à l’échelle du groupe. Sur un total de 14 600 réservations en 2023, la vente en bloc avait pesé 67%. Un record. En 2024 : 61%. Ce recours massif aux bailleurs sociaux (les institutionnels comme les assurances et les banques demeurent en retrait) se ressent sur sa marge, un logement social étant vendu moins cher qu’un logement libre. 

En cette nouvelle année de crise, Nexity mise notamment sur le Prêt à taux zéro élargi à tout le territoire, et non plus limité aux métropoles, pour se relancer auprès des accédants. De janvier à mars, le groupe a enregistré 1434 réservations de logements pour 312M€. Aussi bien en volume (-28% sur un an) qu’en valeur (-30%), il s’agit de son pire trimestre depuis le début de la crise de la demande. Et symboliquement, son concurrent Altarea est passé devant lui en termes de ventes, en volume et en valeur.

Les organisations syndicales n’ont pas répondu à nos sollicitations.

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