Copropriété : la Fnaim en lutte contre «l’indécence énergétique»

La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) veut « suspendre en copropriété l’indécence énergétique à l’exécution d’un plan pluriannuel de travaux (PPT) », explique Loïc Cantin, son nouveau président.

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Rénovation d'un immeuble
Un immeuble résidentiel en cours de rénovation.

Nouvelle année, mêmes idées. Loïc Cantin a réitéré l’appel de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qu’il préside depuis le 1er janvier à « suspendre en copropriété l’indécence énergétique à l’exécution d’un plan pluriannuel de travaux (PPT) », en conférence de presse le 11 janvier.

Obligatoire pour les copropriétés de plus de 200 lots depuis le 1er janvier, le PPT le sera en 2024 pour les immeubles de 51 à 200 lots et en 2025 pour tous les autres. Objectif : inciter les copropriétaires à s’intéresser à leur bâtiment pour accélérer leur rénovation. « L’adoption du plan ne veut pas dire exécution des travaux », a-t-il rappelé. Surtout que près de la moitié des copropriétés (48%) voient s’écouler une à deux années entre le vote des travaux et le début effectif du chantier, selon la Fnaim. Pour 25% des copropriétés, le délai est même supérieur à deux ans, donc « peu compatible avec le calendrier de la Loi Climat », que Loïc Cantin souhaite modifier.

Une bonification des aides en zones rurales

Conscient des enjeux de décarbonation du parc existant, le successeur de Jean-Marc Torrollion a également proposé « une bonification de MaPrimeRénov’ (MPR) pour les territoires oubliés ». Entendez : les zones rurales, de la Bretagne au Massif central, où une soif de rénovation se manifeste chez les propriétaires de passoires thermiques, comme ces « maisons pas entretenues en sortie de village » visées par des interdictions progressives de mise en location, a illustré Loïc Cantin.

Les 511 000 logements affichant les pires étiquettes G (avec une consommation d’énergie finale de plus de 450kWh/m²), dont 140 000 actuellement loués dans le secteur privé, ne peuvent plus faire l’objet d’un nouveau contrat de location depuis le 1er janvier. La totalité des biens G seront considérés comme indécents en 2025. Ce sera au tour des F en 2028.

L’offre ne peut pas suivre la demande

Autre point d’alerte : la chasse aux maisons et appartements énergivores risque de tourner au fiasco à cause du manque d’artisans Reconnu garant de l’environnement (RGE), selon lui. Seulement « 16% des entreprises » de rénovation de France sont en mesure de faire bénéficier leurs clients des aides publiques, qui augmentent plus vite que l’inflation annuelle de 5,9%. En témoigne le rehaussement des plafonds MPR Copropriété de 15 000€ à 25 000€ et le doublement des aides complémentaires pour les foyers modestes (de 750€ à 1500€) et très modestes (de 1500€ à 3000€), au 1er février prochain.

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