A Arceau, dans la proche périphérie de Dijon, le développement durable lie le destin de la zone d’activités économiques à celui du parc de logements. A la recherche d’une offre locative pour les jeunes de la commune qui ne peuvent pas devenir propriétaires, Bruno Bethenod, le maire de ce village de 600 habitants, a réussi en deux ans à mobiliser des entrepreneurs des cantons limitrophes autour de la construction durable.
La menuiserie Roblot à Beire-le-Châtel a inspiré le procédé de construction. Les bois non valorisables dans la fabrication de meubles sont réutilisés dans l’ossature. La coopérative Eurochanvre à Arc-lès-Gray (Haute-Saône) apporte son matériau pour le remplissage de la structure. Une dizaine de maçons, charpentiers et menuisiers du canton, employant cinq à vingt salariés, se sont formés à la construction de maisons passives.
Un programme de dix maisons
"J’ai été convaincu par les performances phoniques et thermiques de la brique de chanvre qui, en plus, me rappelle le pisé des fermes de ma Bresse natale", précise le maire. Cette réflexion collégiale aboutit à un programme de dix maisons jumelées à ossature bois et remplissage en chanvre , "ou tout autre matériau naturel", précise le maire. La consommation d’énergie n’excédera pas 50 kWh par m2 et par an. L’objectif de prix se situe entre 1 200 euros à 1 300 euros par m2 pour un îlot de 600 m2 à 650 m2. La consultation d’un maître d’œuvre se déroule jusqu’à fin juin avec le concours de l’office public de l’habitat OPH 21, assistant au maître d’ouvrage. Un village de dix maisons seniors de quatre appartements chacune et une maison médicalisée Alzheimer complétera le projet dans les prochaines années.
"Le Code des marchés publics ne me permet pas de désigner mes fournisseurs, mais j’ai tout intérêt à disposer localement d’une offre d’entrepreneurs performants si je veux réussir un projet qui ne s’arrêtera pas là", indique le maire. Certains s’installeront sur la zone d’activités communale de plus de trois hectares. Le maire a recensé près de quinze demandes d’installation de différents corps de métiers du bâtiment. Un couvreur et un charpentier du canton voisin ont déposé les deux premiers permis de construire. Le maire espère aussi accueillir le projet de plate-forme de stockage de bois et de plaquettes forestières que Sede, filiale de Veolia Environnement, envisage d’implanter dans l’agglomération dijonnaise.
Christiane Perruchot pour "Le Moniteur"