Cette édition a permis de constater la bonne santé de ce qu'il faut bien désigner comme un marché, plutôt bien orienté malgré la crise. Les 400 participants enregistrés sont d'ailleurs le signe très encourageant que la profession s'engage résolument dans la voie de la qualité.
Les associations "maison passive" de Belgique, Autriche, Danemark..., bien représentées, ont permis l'échange d'exemples de réalisations à l'échelle européenne. Au-delà des faits, cette année, les débats ont révélé une difficulté de positionnement de certains acteurs hexagonaux sur le thème de la performance des bâtiments. En effet, si en France il n'y a longtemps eu qu'une timide concurrence sur la notion de bâtiments à faibles besoins d'énergie, le Grenelle est passé par là, et le label BBC-Effinergie commence à trouver son marché (plus de 10.000 demandes de certifications aujourd'hui). Dès lors, le positionnement demande une certaine souplesse, voire parfois subtilité. On ne peut que se réjouir de la multiplication des initiatives dans ce sens, mais il faudra désormais apprendre à "faire avec". Certes, ce débat franco-français échappe quelque peu aux partenaires européens. Mais une clarification s'impose, au risque de brouiller les messages.
Déjà de nombreuses références
La première tâche consiste à compter les "troupes". Günter Lang, le directeur de l'Association IGPassivhaus de Vienne (l'association des maisons passives autrichienne), a dressé le bilan : 10.000 unités en Allemagne en 2009, 4150 en Autriche, 800 en Suisse, 300 en Belgique, 200 en Italie, 80 en Suède, 70 en France, et une centaine d'autres réparties dans les autres pays européens. G. Lang annonce un développement important pour les prochaines années. Ainsi, de 4 %, le volume de constructions neuves au standard passif en Autriche devrait passer à 30 % dès 2010, et 98 % dès 2014.
Des questions techniques
Les échanges ont pu révéler de nouvelles contraintes techniques. Certaines de ces contraintes sont propres aux pays du sud de l'Europe (dont la France) et elles n'étaient pas évidentes lorsque le développement s'opérait essentiellement en Europe continentale. Ainsi en est-il de la problématique du confort d'été (voir Focus avec Bruno Georges ci-dessous). La construction passive implique une étanchéité à l'air mesurée de l'enveloppe, ce qui change fondamentalement les modes de construction, et lie chacun des acteurs, tant de la maîtrise d'œuvre (qui doit des schémas de détails sur le sujet), que de la mise en œuvre, où chacun doit désormais tenir compte des tâches accomplies par les autres. C'est d'ailleurs vrai également pour les constructions sous label BBC-Effinergie.
Autre question soulevée lors d'une table ronde, où figuraient en bonne place un représentant du Costic et du Cstb : la gestion réglementaire des interfaces, par exemple, entre l'isolant et la menuiserie, où l'étanchéité à l'air doit être sans faille. Bien entendu, à travers les différents exemples présentés, ont resurgit d'autres freins réglementaires, comme le calcul séparé des loyers et des charges, qui freine les ardeurs des bailleurs sociaux.
Ces Assises sont incontestablement un succès. C'est un lieu d ‘échanges et de rencontres important, qui a toute sa place. Parmi les participants, on a pu croiser un certain nombre de candidats à la création d'entreprises dévolues au développement de la construction passive, le signe peut-être le plus visible de la crise, qui ne semble pas, par ailleurs, trop affecter ce marché.