Tout a commencé début 2023 par des cocottes en papier et des séances d'origamis géants réalisés par les collaborateurs de Lamécol (groupe DL). Deux ans plus tard, le concept Fleximob est prêt à être commercialisé par le fabricant bordelais de charpentes lamellées-collées : un bungalow pliant qui aborde autrement les enjeux de l'habitat modulaire. L'idée de cette architecture rabattable est née de discussions avec des élus de communes agricoles et viticoles - nombreuses dans les Landes et en Gironde - en recherche de solutions de logement pour la main-d'œuvre saisonnière, souvent contrainte de camper dans de mauvaises conditions. Mais la construction modulaire « livrée montée » n'a jamais convaincu Laurent Daudigny, directeur général de l'entreprise : « Cela revient à stocker et à transporter une boîte vide. » C'est pourquoi il s'est lancé dans une innovation « d'utilité publique » avec ce bungalow compact qui prend six fois moins de place en position fermée. Le dirigeant dit « faire ce que les autres ne font pas plutôt que d'essayer de produire moins cher pour leur prendre des marchés ». L'industriel s'est déjà illustré en adoptant le pin maritime local pour fabriquer son lamellé-collé.
Une installation qui prend moins de quinze minutes. La « boîte » de 15 m2 se présente à plat, comme un carton démonté. Ses murs et son toit se déplient en portefeuille dans la version Fleximob vertical, ou en « papillon » dans le modèle horizontal, replié en accordéon. La structure est en bois et panneaux OSB avec un isolant minéral, en attendant de pouvoir intégrer des panneaux bois-paille, eux aussi brevetés en 2018 par Lamécol - « trop chers pour l'instant pour ce type de construction d'appoint », relève Laurent Daudigny. La réussite du projet Fleximob tient dans l'emplacement mais aussi dans la qualité des charnières, conçues par le bureau d'études de Lamécol. La société a bénéficié de la branche construction métallique et de la division métallerie du groupe DL pour fabriquer cette serrurerie. Il faut moins de quinze minutes pour installer le mobile-home.
Les quatre premiers modules construits à Canéjan ont été mis à disposition gratuitement comme base vie, en démonstrateurs, sur deux chantiers de groupes scolaires dont Lamécol fabrique la charpente. Le bungalow, dont le coût s'élève à 20 000 euros, est plutôt destiné à du logement temporaire ou d'urgence, mais Laurent Daudigny réfléchit à un modèle réduit qui servirait de cabanon de jardin. Facile à déplacer et à remonter, « il pourrait aussi intéresser les organisateurs de marchés de Noël ou d'artisans ».
