SELON LA DERNIÈRE NOTE DE CONJONCTURE PUBLIÉE EN MARS par le service des Affaires économiques du Gimelec (Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés), comparée au mois de février 2004, l’activité demeure globalement « bien orientée ». Reste que « le renchérissement des matières premières, des produits sidérurgiques et du pétrole vient ternir encore une fois l’ensemble des résultats », note le Gimelec. Ainsi, « la diminution des besoins du marché français de l’électricité impacte directement les ventes de matériels de production, de transport et de distribution de l’électricité ». Dans ce secteur, les ventes « continuent de se dégrader ou se stabilisent à des niveaux assez bas ». Désespérément stable, le niveau des investissements industriels n’enregistre aucun mouvement positif, à l’exception de quelques affaires dans le secteur de la chimie et de la mécanique. « Contrairement à leurs confrères allemands, les constructeurs français ne bénéficient pas des performances à l’exportation des fabricants de machines-outils. Seuls certains secteurs comme ceux de la manutention ou du levage offrent néanmoins un volume d’affaires intéressant pour les ventes de produits et systèmes de contrôle-commande et d’entraînement. » Quant au marché du bâtiment non résidentiel, le secteur public poursuit ses investissements en matière d’équipements hospitaliers (Plan hôpital 2007) et d’enseignement ce qui soutient l’activité, tout comme les bonnes performances enregistrées dans le secteur résidentiel. Ainsi, les ventes d’appareillages et d’équipements électriques industriels basse tension se positionnaient en janvier 2005 « à un niveau supérieur à celui de 2004 », note le Gimelec.
250 à 300 ME d’investissement en plus dès 2006
Malgré ce tableau plutôt sombre de la filière, un vent d’optimisme souffle sur le segment des ventes de matériels de production, de transport et de distribution d’électricité après l’annonce par le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) d’une nette augmentation de ses investissements dès l’année prochaine. En effet, l’entreprise publique anticipe une hausse de 250 à 300 millions d’euros de son enveloppe consacrée à la construction et l’entretien du réseau de transport d’électricité français, soit près de 800 millions d’euros par an contre 538 millions d’euros en 2004. En effet, la progression des échanges transfrontaliers d’électricité et la volonté de sécuriser le réseau européen en créant de nouvelles lignes devraient permettre à la filière de profiter de l’embellie passagère annoncée. Parmi les projets en cours, deux devraient retenir l’attention des professionnels. La future ligne reliant la France à l’Espagne, dont les travaux débuteront l’année prochaine sous réserve de l’approbation par les autorités locales du projet, et celle qui transportera l’électricité produite par le réacteur nucléaire de troisième génération à Flamanville (Manche). Un projet industriel d’envergure qui devrait profiter à l’ensemble des acteurs de la filière électrique de la région.