« Le logement neuf entraîne le bâtiment dans une récession. » C’est en ces mots qu’Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), a résumé la conjoncture du secteur mercredi 13 septembre.
La liste des signaux négatifs est longue : fin du PTZ, fin du dispositif Pinel, inflation, impact de l'éco-contribution de la REP PMCB, baisse des ventes en neuf, etc.
Et les indicateurs confirment la baisse de l'activité du secteur du bâtiment : les évolutions annuelles en volume révisées en 2023 s’établissent à - 0,2 % pour l’activité bâtiment dont -3,1 % pour le neuf.
En glissement annuel à fin juillet 2023, les mises en chantier de logements sur les 7 derniers mois chutent de 16,9 %, et les autorisations de 28,3 %. « Des résultats d’autant plus mauvais qu’ils sont inattendus, puisque nous avions prévu une croissance de 0,7 % à l’hiver 2022, contre -0,2 % aujourd’hui », précise Olivier Salleron.
Un non-résidentiel neuf peu performant
De surcroît, il ne faudra pas compter sur le non-résidentiel neuf pour sauver la mise. Toujours en glissement annuel à fin juillet 2023 sur les 7 derniers mois, les surfaces commencées s’établissent à -19,2 %, et les surfaces autorisées à -1,5 %, +2 % sur les 3 derniers mois. Pour ce dernier chiffre, il faut remercier les collectivités et leurs investissements dans les bâtiments administratifs (+8,4 %). Les bâtiments industriels et assimilés limitent aussi la casse, avec +14,5 % de surfaces autorisées sur les 3 derniers mois, et +4,2 % sur 7 mois.
Le second œuvre touché par les défaillances
Alors que les défaillances d’entreprises restent contenues - en baisse de 25,2 % en 2022 par rapport à 2019 et de 4,6 % sur les huit premiers mois de 2023 toujours par rapport 2019 - Olivier Salleron a fait par d’une inquiétude particulière pour les entreprises du second œuvre. En effet, sur les huit premiers mois, la baisse des défaillances n'est que de 1,0 % par rapport à 2019 contre -21,8 % en 2022.
Malgré tout, certains points positifs ressortent, avec notamment une augmentation de l’activité amélioration-entretien de 2,4 % au T2 2023 en glissement annuel sur un trimestre. Une bonne performance, alors que le secteur était en croissance d’environ 1 % au 1er trimestre.
Conséquence, les prévisions à long terme (2025) de la FFB sont mauvaises : une baisse de l’activité dans le neuf entre 2022 et 2025 de 20 Mds €, alors que la rénovation devrait augmenter de 6 Mds €. Concernant l’emploi, la Fédération estime que les pertes devraient se situer autour des 150 000 salariés.