Symboliquement, mardi 13 octobre, syndicats et associations ont tenu un point presse dans un dépôt RATP, dont un sous-traitant, la société Asten chargée de la réfection des quais de métro, a été accusée d'employer des intérimaires sans-papiers pour du travail de nuit effectué dans des conditions dignes du tiers-monde.
Selon la CGT, citée par l'AFP, les occupants de ce dépôt ont été évacués mardi soir "manu militari" par les forces de l'ordre, tandis que selon la police, ils sont partis d'eux-mêmes.
23 d'entre eux, Maliens, Mauritaniens ou Sénégalais, âgés de 29 à 50 ans et en France depuis 1999 pour certains, ont diffusé sur Internet des images tournées au téléphone portable, les montrant charriant dans les escaliers d'une station de métro des plaques de bitumes usagés, pesant 50 kg selon l'un d'eux et portées à l'épaule ou à même la tête.
La RATP a déclaré dans un communiqué qu'"à sa connaissance, aucun salarié travaillant sur ses sites n'était en situation irrégulière" et rappelant faire travailler "plus de 5.000" fournisseurs.
De son côté, Asten signale qu'aucun de ses employés ne se trouve en situation irrégulière et que toute embauche de salarié étranger est vérifiée auprès des services préfectoraux.
"En cas d'intérim, les sociétés d'envergure nationale à qui nous faisons appel nous attestent formellement la régularité de la situation du personnel qu'elles mettent à notre disposition" explique Asten dans un communiqué.
Au sujet des conditions de travail, Asten explique que l'évacuation des gravats est impossible par trains spéciaux dans 90% des cas, comme il est impossible d'utiliser les escalators et les ascenseurs, ce qui oblige les salariés à les trier et à les évacuer à la main.
La solution d'Asten est de recourir une importante main d'oeuvre. "Sur une amplitude horaire de mise à disposition du quai de 1 heure à 5 heure du matin, cette évacuation effective ne dure pas plus de 2 heures par nuit et la charge individuelle n'excède pas 20 Kg par trajet" explique Asten.
Enfin, au niveau de la sécurité, la société affirme mettre à disposition de chaque employé "tout l'équipement de sécurité nécessaire à ce type de travaux". "Bien qu'ayant à disposition des bacs portables à la main, un grand nombre d'entre eux préfère utiliser d'autres méthodes, plus adaptées selon eux" explique Asten en précisant qu'il n'y a eu aucun accident du travail sur ces chantiers du métro parisien depuis le début de l'année.