Le siège de la FNTP occupé par des salariés sans-papiers

Quelque 1.700 salariés sans-papiers se sont mis en grève et occupent plusieurs sites à Paris, dont le siège de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP). Ils exigent "l'application identique pour tous des critères de régularisation par le travail".

Ces salariés sans papiers, soutenus par plusieurs syndicats (CGT, Solidaires, CFDT...) et associations (Cimade, Ligue des Droits de l'homme, RESF...), dénoncent "l'arbitraire préfectoral" dans l'examen des dossiers de régularisation par le travail.

Dans une récente lettre adressée au Premier ministre, et restée sans réponse, ces syndicats et associations ont pointé les blocages qui "persistent voire grandissent", faisant obstacle selon eux à une application égale pour tous des textes permettant la régularisation par le travail, et livrant les travailleurs concernés au règne de l'arbitraire. Les manifestants réclament une circulaire harmonisant les critères de régularisation entre les départements.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, fait un geste en annonçant vouloir "faire procéder à une comparaison des résultats enregistrés dans chaque département". A charge ensuite pour ses services "de lui proposer, si nécessaire, toute démarche utile afin d'assurer une plus grande harmonisation". Un geste jugé insignifiant par les quelques 1.700 salariés sans-papiers qui ont rejoint le mouvement mercredi soir.

Symboliquement, syndicats et associations ont tenu un point presse dans un dépôt RATP, dont un sous-traitant, la société Asten chargée de la réfection des quais de métro, a été accusée d'employer des intérimaires sans-papiers pour du travail de nuit effectué dans des conditions dignes du tiers-monde. Les occupants de ce dépôt ont été évacués mardi soir.

Sur certains chantiers, la situation est tendue. Des ouvriers sans-papiers de deux chantiers, une cinquantaine sur un site en démolition rue Lapérouse (XVIe) et une trentaine à Massy sur un site sous-traité par le groupe Bouygues à la société GCC ont débrayé. D'autres ont squatté des agences d'intérim proche de la gare Saint-Lazare, un chantier du tramway et le siège de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), rue de Berry, près des Champs Elysées.

Selon un porte parole de la FNTP, entre 200 et 300 personnes occupent tout le rez-de-chaussée du siège de la fédération. "Nous avons le sentiment d'être pris en otage. C'est le symbole qui est visé. Aucun contact avec la direction n'a même été demandé par les manifestants" a expliqué le porte parole.

Dans un communiqué, la fédération "tient à souligner que la question de l'harmonisation des règles de régularisation des salariés en situation irrégulière relève de la seule responsabilité des pouvoirs publics, et que les organisations professionnelles n'ont aucun rôle dans ce domaine".

Souhaitant que "des discussions s'engagent au plus vite entre les parties concernées", la FNTP a rappelé qu'elle participe activement depuis plusieurs années à la lutte contre le travail illégal. "Elle conduit un important travail d'information et de sensibilisation des entreprises de Travaux Publics, en s'appuyant sur le protocole signé en octobre 2005 avec le gouvernement" précise la FNTP qui regroupe près de 8.000 entreprises représentant quelque 300.000 salariés.

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