Chaleur humaine, apport solaire et inertie du béton : la recette toulousaine de l'énergie positive

La mesure des consommations du siège de Gamba acoustique, rectangle de 500 m² sur deux étages implanté en banlieue Sud de Toulouse, montre que le bâtiment est réellement à énergie positive. Les apports passifs se révèlent être la clef du succès.

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Le siège de Gamba Acoustique

Si, chose exceptionnelle, les consommations mesurées dans les bureaux labègeois de Gamba acoustique (31) sont inférieures à celles obtenues lors des simulations thermodynamiques, c'est avant tout que les hypothèses prises en phase conception se voulaient réalistes. « Pour la température intérieure hivernale, nous n'avons pas renseigné dans le logiciel 19°C (température demandée par le code de la construction et de l'habitation)  mais une température de 21°C » précise Gilles Faure, qui s'est chargé des études thermiques. Le directeur du BET toulousain Technisphère explique également que durant le temps écoulé entre la phase conception et la réalisation, les performances des équipements techniques se sont nettement améliorées. Mais cela ne suffit pas à expliquer l'importance des écarts entre théorie et pratique.

Soleil et salariés apportent 50% des besoins en chauffage

Plus de 30 000 kWh finaux étaient prévus pour le chauffage, l'ECS, la ventilation et les pompes. Le relevé des compteurs indiquent pour la première année une consommation inférieure à 20 000 kWh. «Le soleil et les occupants apportent 50% des besoins en chauffage, c'est notre grande surprise». Si le bâtiment reçoit un tel apport passif de calories, c'est que les murs sont en béton, qu'il n'y a pas de faux plafond et qu'au sol on trouve du carrelage. La chaleur est donc largement absorbée par les matériaux et restituée de façon homogène dans les bureaux.

Une recette toulousaine qui ne fonctionnerait pas à Dijon

Si Gilles Faure reconnaît qu'il est nettement plus difficile de réaliser un bâtiment à énergie positive à Dijon qu'à Toulouse, il ne voit pas, en revanche, la hauteur comme un frein.

Pour le directeur du bureau d'études, si l'immeuble s'élevait non pas sur deux mais sur cinq étages, il n'aurait pas tellement été plus difficile d'obtenir une production d'électricité supérieure à la consommation. « La déperdition sur les étages intermédiaires aurait été moindre et, le ratio de 1m² de panneaux photovoltaïques pour 3 m² de Shon aurait pu être à peu près conservé car plus de la moitié des panneaux jouent le rôle des brises soleils. La difficulté se serait, selon lui, peut-être trouvée du côté de la géothermie. « On a sur ce site, pour la production de chauffage et de rafraîchissement, 8 forages à 100 mètres. Si le bâtiment s'élevait plus haut, il faudrait nettement plus de  sondes. Les installer sur un terrain d'une superficie équivalente serait certainement  plus délicat».

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