L'ouragan qui s'est attardé sur la construction ces dernières années et a dévasté des pans entiers de marchés, entraînant pertes financières, disparitions d'entreprises, suppressions d'emplois par milliers, aura eu néanmoins un effet favorable : faire prendre conscience aux dirigeants des nouveaux enjeux et de l'impérieuse nécessité d'un changement radical de comportement. Bercés par l'effet de cycle sur les marchés, toujours en quête d'une relance « politique », les entrepreneurs ont eu peine à discerner, ces dernières années, le changement de la société, des comportements de leurs clients, de l'environnement économique hexagonal, mais aussi européen et international. Le réveil a été brutal. Les professions ont dû canaliser toute la rancoeur de leurs troupes, dans les départements, les régions, les syndicats professionnels de métiers, mais en diffusant parallèlement des messages forts sur les mutations, les nouvelles stratégies à entreprendre. De là est né « un projet commun de l'entreprise », évoqué à plusieurs reprises par les responsables de la FNB : comme l'explique le président du Conseil des professions de l'organisation patronale, Pierre Possémé, « depuis près de dix ans, tous les segments de la demande de la construction neuve se sont effondrés ; le marché est entré dans une phase d'entretien. Dans un marché stagnant, les entreprises qui auront su adapter leur fonctionnement interne prendront le pas sur les autres. Ce sont elles qui capteront les rares niches de croissance... » L'entreprise des années 2000 devra donc fonctionner en temps réel, être en permanence proche de son client et être capable de lui proposer une offre dynamique de services. Elle devra cultiver la qualité, la communication, la recherche d'informations, de conseils, et faire adhérer tous ses salariés au projet d'entreprise. Les patrons de PME gagnants seront ceux qui auront su maîtriser les outils de la stratégie, de l'innovation, de la formation, de la qualité, de la vente, mais aussi du droit et de la gestion.
enquête realisee par michel octernaud avec anne-marie lafaurie, corinne montculier, annick loréal (nord-pas-de-calais), nathalie bougeard (bretagne), jocelyne aubert (champagne- ardenne), christiane perruchot (bourgogne/franche-comté), pierre delohen (rhône-alpes), bertrand escolin (pays de la loire), laurent miguet (alsace), christian robischon (lorraine), jean-françois caltot (seine-et-marne), jean-bernard gilles (aquitaine), jean-marc matalon et rémi mario (paca).
