Dans les hôpitaux organisés en pavillons ou « en peigne », puis dans les premiers hôpitaux monoblocs, l’organisation spatiale était liée à la distribution des services médicaux où chaque responsable disposait d’un territoire à forte autonomie. Aujourd’hui, on peut organiser un hôpital de façon moins figée. Le nouveau pôle mère-enfant de l’hôpital Necker à Paris, conçu par l’architecte Philippe Gazeau, fonctionne en boucle autour de deux patios sur la base d’une organisation très souple. Il suffit de gagner quelques mètres de couloir pour adapter la taille d’un service aux besoins médicaux du moment. Toutes les fonctions sont superposées, à part les bureaux du personnel soignant qui sont abrités dans un immeuble à part, accessible par des passerelles. De bas en haut, on trouve la logistique, les consultations, le plateau technique lourd avec les blocs opératoires, les premières chambres de réanimation au-dessus des blocs, des chambres MCO sans territoire figé, des chambres liées à la cardiologie et l’espace obstétrique-accouchement tout en haut. Si un enfant naît avec une pathologie cardiaque, il accède au bloc de cardiologie situé plus bas en moins d’une minute et demie. Cette organisation est le fruit d’une longue concertation entre tous les services, l’architecte et le maître d’ouvrage. On a privilégié la réponse fonctionnelle issue de la vision médicale des utilisateurs. Le parcours de soins du jeune patient et l’accueil de sa famille sont au centre de l’architecture. L’approche technique est venue ensuite, mais cet outil répond aussi aux attentes de toutes les équipes soignantes.
