Le recul de l’activité de l’artisanat du bâtiment, qui avait déjà été constaté au quatrième trimestre 2008 (- 2%), s’est amplifié au cours des trois premiers mois de 2009, à – 4% en volume, selon des chiffres dévoilés jeudi 9 avril par le président de la Capeb, Jean Lardin.
Ce mouvement concerne le neuf (- 5,5%) mais aussi l’entretien-rénovation (- 3%) qui représente 57% du chiffre d’affaires de l’artisanat.
« La baisse de l’activité est confirmée, amplifiée et les entreprises s’inquiètent. L’emploi va souffrir et plutôt que de nous résigner, nous allons considérer que c’est le moment d’agir pour rebondir », a commenté le président de la Capeb. Les carnets de commandes, bien remplis, ont permis jusqu’ici d’amortir le ralentissement. Ces derniers temps, les artisans rattrapent leur retard et réalisent les mille et un petits chantiers en souffrance, explique en substance la président de la Capeb. Les entreprises vont aussi mettre à profit ce temps pour former leurs salariés.
Mais, c’est sur l’éco-PTZ que la Capeb mise pour « réenclencher la machine ». Jean Lardin attend les premières commandes courant juillet et les premiers effets en termes de travaux en septembre. A cette condition, la Capeb limitera à 4% le recul d’activité sur l’ensemble de 2009, comme elle l’avait annoncé en janvier. Quant aux effectifs, Jean Lardin estime à 15 à 20.000 le nombre d’emplois menacés par diverses mesures (non-renouvellement des CDD, renoncement à des embauches…). Pour que les choses redémarrent, il souhaite que les messages alarmistes cessent et que les banques jouent le jeu.
Les carnets de commandes se sont rétractés et ne représentaient plus en mars que 90 jours d’activité contre 105 en moyenne en novembre. 61% des 800 chefs d’entreprises interrogés par I + C déploraient début avril une augmentation de la non-concrétisation des devis (ils étaient 55% en octobre 2008) et 21% avançaient des annulations de chantiers (contre 12%). Ils étaient 66% à assurer qu’il n’y avait « pas de demande de nouveaux devis ».
Par profession, les couvreurs-plombiers-chauffagistes sont les moins affectés avec une baisse de leur activité de 2,5%. A l’inverse, les maçons sont les plus touchés avec – 5%. Pour les électriciens, les menuisiers-serruriers et l’aménagement-décoration, les reculs sont de l’ordre de 3,5 à 4%. Par taille d’entreprises, le recul est aussi fort pour les moins de dix salariés que pour les 10 à 20.