La restructuration du pôle BTP de la Générale des eaux est opérationnelle (« Le Moniteur » du 31 janvier p.15). Le nouvel ensemble pèse 52 milliards de francs et devrait, en 1997, terminer l'exercice avec un bénéfice de 300 millions de francs, contre des pertes de 400 millions en 1996, pour un chiffre d'affaires de 43 milliards de francs. Ce résultat proviendra essentiellement de la contribution du pôle « travaux électriques » (230 millions environ) et de la participation dans Cofiroute.
Ce qui signifie que Jean-Marie Messier, président de la maison-mère, la Générale des eaux, reste pessimiste sur les perspectives du secteur, notamment le marché français du BTP qui a perdu près de 10 % par rapport aux 650 milliards de francs de 1991. « Le marché du BTP connaît une récession profonde et durable, tant en France que chez ses principaux voisins européens ; 1996 n'a pas démenti cette tendance à la baisse et 1997 la confirme avec une nouvelle compression du marché intérieur du BTP », estime Jean-Marie Messier.
Pour Antoine Zacharias, qui a salué l'effort de l'actionnaire Générale des eaux - qui, en un an et demi, a fait plus que durant les cinq années précédentes - , la SGE nouvelle formule est confrontée à trois problèmes.
Trois écueils à éviter
Tout d'abord, réussir l'intégration des différentes entités d'un groupe dont la présence est mondiale.
Ensuite, éviter que se reproduisent les « catastrophes par péché d'orgueil », telles que les chantiers immobiliers de Berlin, qui ont causé la perte de CBC, et un chantier en Ethiopie, qui a coûté son fauteuil à l'ancien président de Sogea, Didier Quint.
Enfin, la SGE va devoir « faire face à ses responsabilités », c'est-à-dire restaurer ses marges. Ainsi, cette année, les pertes des filiales allemandes devraient être divisées par deux. Au Royaume-Uni, Northwest Holst (140 millions de pertes en 1995 et 50 en 1996) devrait être à l'équilibre et le résultat 1997 de SGE devrait traduire une « amélioration » du bilan de Sogea, après les lourdes provisions de 1996.