Martin Bouygues se montre satisfait. Au premier semestre 2019, son groupe affiche des résultats solides et toujours une « bonne dynamique commerciale » dans toutes ses activités. Le chiffre d’affaires global se hisse ainsi à 17,45 Mds€, en hausse de 11% sur un an. La profitabilité s’améliore à nouveau, avec un résultat opérationnel courant en hausse de 120 M€, principalement du fait des activités médias et télécoms.
Le groupe compte ainsi sur des « perspectives tout à fait correctes » pour l’ensemble de l’année, a expliqué le P-DG de la major, « confiant dans l’avenir de [ses] différents métiers ». Dans ce contexte, la construction s’en tire plutôt bien, malgré quelques signaux moins positifs.
Les chiffres et tendances à retenir:
► Le chiffre d’affaires des activités construction s’établit à 13,4 Mds € au premier semestre 2019, affichant une progression de 11% sur un an (4% à périmètre et change constants). Colas (+9%, 5,8 Mds €) et Bouygues construction (+14%, 6,5 Mds €) sont en bonne forme. En revanche, le CA de Bouygues immobilier recule de 5% (1,086 Md€), du fait d’une stabilité dans le logement (+1%) et d’un important repli de l’immobilier d’entreprise (-46%).

► Le résultat opérationnel courant (ROC) des activités construction progresse de 11 M € au 2e trimestre 2019, porté par Colas et Bouygues construction. Cependant, le ROC sur l’ensemble du semestre s’élève à 72 M€, contre 84 M€ au premier semestre 2018.
► Le carnet de commandes se stabilise, à un « haut niveau », souligne le groupe (33,8 Mds€). Il faut cependant faire la distinction entre France et international.
► En effet, en France, le carnet de commandes pour l’ensemble des activités construction représentait 14,5 Mds€ à fin juin, reculant de 4% sur un an (hors Axione et Smac). Il est en retrait de 2% chez Bouygues construction (8,7 Mds€) hors Axione, et de 14% dans la branche immobilier (à 2,2 Mds€), reflétant une baisse du marché résidentiel et un décalage de projets tertiaires au quatrième trimestre 2019. A l’inverse, le carnet de commandes progresse de 9% chez Colas, hors Smac, grâce à une dynamique soutenue dans les travaux routiers en métropole.
► Le carnet de commandes international, lui, s’élève à 19,2 Mds € (+8%). C’est 8% de plus chez Bouygues construction (à 12,8 Mds €) et 7% du côté de Colas (à 6,3 Mds€).
Focus : un contexte favorable pour Colas
Colas trace bien sa route. En tout cas, c’est ce que laissent penser les résultats de ce premier semestre 2019. En un an, le chiffre d’affaires a ainsi progressé de 9%, à 5,8 Mds€. Le résultat opérationnel courant ressort à -136 M€, mais s’améliore de 31 M€ par comparaison au premier semestre 2018. Pourtant, Miller McAsphalt a comptabilisé 28 M€ de pertes saisonnières en janvier et février 2019, deux mois qui n’étaient pas consolidés en 2018.
Le groupe a pu profiter de plusieurs facteurs au premier semestre, lui permettant d’afficher cette bonne performance globale : amélioration de la profitabilité de l’activité route en France, finalisation de la cession de Smac, et premiers effets des mesures de redressement de Colas Rail.
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Dans le détail des spécialités, l’activité routière (5,1 Mds€ de CA) est particulièrement dynamique (+10%). Notamment en France, où les réalisations se multiplient alors que les mandats municipaux se terminent bientôt. En Amérique du Nord aussi la croissance est soutenue (+16%, mais +5% à périmètre et change constants), « avec une croissance significative aux Etats-Unis alors que le Canada reste stable », indique le groupe Colas. A noter aussi, une progression plus modeste en Europe (+3%), où l’activité est notamment soutenue par le Royaume-Uni et sa politique de développement des infrastructures pour maintenir l’économie à flots, ainsi que par l’Irlande.

Parmi les autres spécialités du groupe, l’activité de Colas Rail a progressé de 17% au premier semestre. Spac et les réseaux, en revanche, reculent de 12%. Quant au carnet de commandes, il est en hausse de 4% au premier semestre (à change constant et hors Smac) et s’élève ainsi à près de 10 Mds€, dont 6,3 Mds€ à l’international. De quoi garder confiance au moins pour les prochains mois.