"Ta sécurité, c'est aussi ma sécurité." C'est sur cette devise que Bouygues Entreprises France Europe a choisi de se concentrer, le 6 novembre, lors de sa quatrième demi-journée consacrée à la prévention. Les 608 chantiers du groupe ont été arrêtés pendant ce laps de temps et 10 000 collaborateurs, sous-traitants et clients ont participé à des ateliers axés sur la prévention des risques professionnels.
Sur le chantier du nouvel hôpital d'Orléans, les compagnons se sont ainsi vu montrer six courts-métrages pointant chacun une situation à risque. "Si ce que l'on vous demande de faire n'est pas prévu dans le mode opératoire, vous devez dire stop et informer votre hiérarchie", explique un encadrant de chantier à une cinquantaine de compagnons réunis. Mais également de faire une remarque à un collègue si on le voit prendre un risque inutile. Après le visionnage des films, une visite du chantier a été effectuée par petits groupes afin d'échanger sur le terrain sur des points de sécurité sensibles.
"Le préventeur est comme un contrepouvoir"
Un accident du travail avec arrêt a été déploré sur le site, depuis le début des travaux en novembre 2009. Mais, depuis 2007, date de la tenue de la première demi-journée consacrée à la prévention, Bouygues Entreprises France Europe a divisé par quatre le nombre des accidents du travail. Principalement en créant des postes de superviseurs, de préventeurs, puis d'ergonomes à partir de 2010.
Chez Bouygues Entreprises France Europe, le préventeur est rattaché directement à la direction générale, et n'est donc pas hiérarchiquement situé sous le patron du chantier. Ce qui lui donne le droit de s'adresser directement à la direction générale s'il a repéré des situations à risques. "Le préventeur apparaît aujourd'hui comme un contrepouvoir, explique André Gillet, responsable Maîtrise du chantier du nouvel hôpital d'Orléans et salarié de DV Construction, entreprise mandataire. Le préventeur n'est pas focalisé, comme nous le sommes, sur les délais ou la dimension financière du chantier, mais uniquement sur la sécurité des collaborateurs." Chaque semaine, en moyenne deux situations à risque sont repérées par les trois superviseurs prévention qui officient sur le chantier du nouvel hôpital d'Orléans (500 salariés en activité sur le chantier en 2013, qui occupe une surface de 205 000 m²).
Des échauffements pour éviter les accidents du travail en début de matinée
"Nous essayons de généraliser sur tous nos chantiers des pratiques de sécurité observées à l'étranger, explique Philippe Bonnave, directeur général délégué de Bouygues Construction. Par exemple, l'idée du superviseur prévention vient de Grande-Bretagne, celle de la pratique des échauffement avant une journée de travail du Japon." Cette dernière pratique est d'ailleurs devenue systématique, y compris pour les encadrants du chantier. "Elle permet d'éviter les accidents du travail qui arrivent lors des deux premières heures après la prise de poste, observe Daniel Barrier, patron du chantier du nouvel hôpital d'Orléans. Et c'est une pratique rassembleuse. Une fois par mois, tous les salariés viennent s'échauffer sur chantier, y compris ceux qui occupent un poste de bureau."
Les progrès en prévention sont également réalisés grâce à la préparation, de plus en plus pointue, des opérations en amont. "Les bâtiments de demain seront conçus comme le sont actuellement les avions, estime Philippe Bonnave. L'ensemble des modes opératoires sera prévu en amont, avec des plans en trois dimensions." Ce qui devrait participer à diminuer encore les risques professionnels sur les chantiers.
En 2013, Bouygues Entreprises France Europe a pour l'instant déploré 26 accidents du travail avec arrêt de plus de 24h.
