L’événement Bâtir pour le Climat, mardi 5 novembre 2024, réunissait un millier de visiteurs et acteurs de la construction à Paris, dont des distributeurs. Une journée de plénières, d’ateliers et de retours d’expériences qui a permis de réfléchir sur le rôle du négoce dans les enjeux de transition écologique.
Durant la plénière d'ouverture, Olivier Mercadal, président Saint-Gobain Distribution Bâtiment France, exposait que « sur l’enjeu de la décarbonation, le neuf ne sera pas un secteur clé, il ne représente que 400 000 logements par an, soit 1% du parc. La rénovation sera prioritaire, mais le bâtiment étant un investissement lourd pour les ménages, il nécessite de leur inspirer la confiance avec de la visibilité. Les particuliers ont besoin de confiance en les aides, le secteur doit fiabiliser le DPE en responsabilisant les diagnostiqueurs, nous devons introduire une obligation de résultats sur les chantiers énergétiques et il faut financer le reste à charge. Le président de SGDB regrette que les banques n’accompagnent si peu les ménages précaires qui vivent dans les passoires thermiques. Selon lui, « entre 2027-2028, nous verrons arriver sur le marché tous les composants décarbonés.»
Le réemploi pas rentable
Au terme d’une étude menée avec l’Ifpeb, Christophe Rodriguez, directeur général, a déterminé le surcoût du réemploi en moyenne à 5%, même si celui-ci dépend d’une infinité de critères. Les deux critères majeurs étant la distance d’approvisionnement des matériaux et le temps de stockage de ceux-ci.
De son côté, Charles Gaël Chaloyard, directeur général de Tout Faire, observe que les artisans peinent à s'adapter aux transformations rapides réglementaires et fiscales : « Si une armée avance à la vitesse de son régiment le plus lent, les distributeurs doivent être une courroie de transmission. Nous devons identifier les produits vertueux, apporter le client final aux artisans et les aider sur les démarches financières, en plus de les former aux matériaux biosourcés. » Charles Gaël Chaloyard est convaincu que le négoce peut et doit favoriser le réemploi, mais qu’en l’attente « d’un véritable modèle économique existant aujourd’hui, le hors-site constitue une vraie solution. » Selon lui, l’introduction d’un coût carbone accélèrerait la filière.
Enfin, Jean-François Bardy, directeur commercial de Berto, s'exprimait au sujet du dernier kilomètre. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, Berto doit agir sur plusieurs facteurs. Il a opté pour une approche multi-marques et multi-énergies afin de décarboner sa flotte. « Sur 800 poids lourds achetés l’an dernier, 53% sont alimentés en énergie verte. Il s'agit d'un investissement lourd, mais nous réduisons notre empreinte de 2 500 t de CO2 par an. » Un autre levier s'ajoute à celui du type d'énergie, celui de la gestion de ce carburant : « A travers des pratiques comme l’écoconduite notamment, nous pouvons économiser jusqu’à 10% de GES par camion. »
