Depuis septembre 1996, la réfection des couvertures en bardeaux bitumés est soumise à des règles professionnelles, agréées par l'Assemblée plénière des sociétés d'assurances contre l'incendie et les risques divers (Apsaird). Ces règles, établies par le Syndicat des bardeaux, avec la collaboration de l'Union nationale des chambres syndicales de couverture et plomberie de France (UNCP), ont valeur de normes-DTU, « et définissent pour la première fois des règles techniques », souligne Bruno Fabvier, de Siplast. Plus récemment, la norme européenne EN 544 sur ces produits a été acceptée, mais elle ne devrait avoir que de faibles conséquences ne modifiant que quelques éléments de leur fabrication. « Cette norme est importante, souligne Patrick Heulin, de Sopréma, car elle devrait permettre d'assainir un marché où sont apparus, depuis, des produits de médiocre qualité, venus notamment des Etats-Unis. »
Réfection : l'importance de l'investigation
Avant toute réfection, il est indispensable de procéder à une analyse de l'état de la toiture dans son entier, support de couverture compris. « Les règles imposent à des couvreurs dont la charpente ne serait pas de leur ressort de s'adjoindre ces compétences », explique Bernard Hue, de Siplast. Parmi les vérifications à effectuer, on relève :
l'aspect et l'état du bardeau lui-même ;
l'assurance qu'il s'agit d'un produit à armature de verre et non cellulosique (si l'armature est cellulosique, le fait de l'enfermer sous une nouvelle couche provoquerait à terme sa pourriture) ;
les bonnes conditions de ventilation de l'ensemble de la toiture ;
l'examen de l'état des panneaux sur lesquels sont éventuellement posés les bardeaux et de la constitution du support, en général, afin de s'assurer de sa conformité à l'évolution réglementaire.
Si l'ensemble de ces vérifications donne des résultats satisfaisants, il est possible de poser une nouvelle couche de bardeaux. Dans le cas contraire, il est préconisé d'installer une surtoiture constituée d'éléments de liteaunage cloués en ménageant un vide entre les deux parties de la couverture.
Fabrication : la norme européenne
La norme européenne EN 544 se substituera aux normes NF en vigueur qui est donc appelée à disparaître. « D'ici à l'été prochain », souligne Bernard Hue. Elle définit les caractéristiques des produits et leurs constituants, en particulier le grammage des toiles : 95 ou 110 g quand la norme NF fixait 105 g. « Notre production s'alignera sur la valeur la plus haute, indique Bruno Fabvier, afin de toujours obtenir un degré élevé de qualité. » De fait, la valeur de 95 g intéresse surtout certains pays nordiques comme la Finlande où les habitudes de production sont différentes, et ne concerne qu'un marché limité.
Parallèlement à ces évolutions normatives, les bardeaux bitumés connaissent des évolutions plus esthétiques que techniques. Siplast a présenté à Batimat sa nouvelle gamme Géochrome qui compte cinq couleurs vives (blanc, vert, rouge, gris clair et bleu), et modifié son bardeau épais à double armature Toisite en supprimant le support discontinu au profit d'un voligeage ou d'un support continu, à l'occasion du renouvellement de son Avis technique. De son côté, Sopréma propose des bardeaux à effet de reliefs (disposant d'un cahier des charges Veritas), à base de bitume modifié et non oxydé. Les deux fabricants proposent des bardeaux surfacés cuivre.
PHOTO : Les nouvelles gammes de bardeaux bitumés gagnent en esthétisme.
