Au 1er semestre, Eiffage efface la crise grâce aux travaux

Le groupe dirigé par Benoît de Ruffray affiche un chiffre d’affaires semestriel en hausse de près de 2% sur deux ans, malgré une branche concessions convalescente.

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Benoît de Ruffray, P-DG d’Eiffage
Benoît de Ruffray , PDG du groupe Eiffage, en interview le 1/03/2018

« Les travaux enregistre un chiffre d’affaires supérieur à 2019. » C’est par cette note positive que Benoît de Ruffray, P-DG d’Eiffage, a entamé la présentation des résultats semestriels du groupe, jeudi 26 août. Sur les six premiers mois de l’année, la major affiche une activité en hausse de 25,8% par rapport à la même période en 2020 et –plus significatif- de 1,9% sur deux ans. Un retour à la croissance permis par la bonne santé de l’activité travaux du groupe, qui pèse 85% du CA et dont l’activité bondit de +3,8% par rapport à 2019.

D’un point de vue géographique, c’est la France qui permet cette performance des chantiers. Sur les six premiers mois de l’année, les 5,1 milliards d’euros de CA affiche une hausse de 4,3% sur deux ans. Côté métiers, la branche Energies Systèmes bondit de 7 % sur deux ans, Infrastructures croît de 5,6% et Construction décline de 2,4% (mais réalise +1,1% en France).

Prise de commandes dynamique

Les bons résultats hexagonaux s’expliquent, selon Benoît de Ruffray, par « une bonne dynamique de la commande publique ». Il souligne en particulier les investissements du ministère de la Défense, ceux réalisés dans l’hospitalier… Ainsi qu’un plan de relance dont « les effets sur la sérénité dans l’investissement » se fait déjà sentir. «Actuellement, il y a énormément de chantiers entre 30 et 100 M€ ».

Ce sont également des contrats de cette taille qui ont permis au groupe de maintenir un carnet de commandes bien garni, à 16,6 Mds €. « Alors que le début de l’année 2020 était marqué par trois gros contrats (HS2 en Grande-Bretagne, l’autoroute A3 en Allemagne et l’A79 en France), ce sont les appels d’offres de proximité qui ont permis une prise de commande dynamique en 2021 », détaille le P-DG. Les 660 M€ du Lyon-Turin ferroviaire n’intégreront ce carnet de commandes qu’au second semestre.

Inquiétudes sur l'immobilier

Pour l’avenir, c’est encore et toujours la faiblesse des projets immobiliers qui inquiète Eiffage. La difficile délivrance des permis de construire se poursuit. « La réservation immobilière affiche une baisse de 30% par rapport à 2019, explique Benoît de Ruffray. Nous attendons les effets de ce ralentissement en 2022 et 2023. Cette année, en raison de l’inertie, le chiffre d’affaires immobilier sera du même ordre que celui de l’an passé. »

En parallèle de cette bonne santé retrouvée de l’activité travaux, la branche concession reste convalescente, en raison des restrictions de circulation qui perdurent, malgré un trafic autoroutier dynamique pendant l’été. Son chiffre d’affaires de 1,31 Mds € témoigne d’une baisse de 7,3% par rapport à 2019.

« Dans ces conditions, le résultat opérationnel courant du groupe, affecté par les concessions, ne retrouvera pas, dès cette année, son niveau de 2019, conclut le groupe. Il sera toutefois en augmentation sensible par rapport à 2020. »

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