Où en est l’alliance avec ACS autour d’Abertis ?
La phase initiale de l’opération Abertis, qui est une opération stratégique de grande importance, a été conclue. Nous sommes maintenant fortement concentrés à saisir toutes les opportunités qu’offrent la forte alliance du plus grand groupe mondial de concessions dans le secteur des transports avec le plus grand groupe de constructions du monde occidental : ACS-Hochtief.
C’est un projet stratégique, de grande ampleur et de longue durée. Il vient tout juste de commencer mais il permettra de grandes opportunités de croissance sur les marchés les plus intéressants à l’avenir. Ce sont ceux de la viabilité urbaine ou périurbaine dans les zones de développement intensif qui attireront les investissements privés et publics ces prochaines années. Je pense en particulier aux problèmes de circulation dans les grandes villes nord et sud-américaines mais aussi à tout ce qui pourra être développé autour de Paris.
"Les aéroports sont l'une de nos priorités"
Quelles sont vos priorités ?
Etant devenu le premier groupe mondial de construction et de gestion d’infrastructures, notre première priorité est de collaborer avec les gouvernements pour améliorer et moderniser les réseaux de transport que nous gérons déjà dans les différents pays.
Notre seconde priorité est la croissance dans le type des infrastructures sur lesquelles nous avons une compétence particulière : celles des transports urbains.
La troisième priorité est celle des aéroports avec la croissance du trafic sur les grandes distances qui va se poursuivre ces prochaines années. A Rome, nous avons ainsi un nombre de liaisons directes avec les villes chinoises comparables à Paris. C’est la preuve de notre intérêt et de notre ouverture au marché global.
Quelle est votre vision pour le secteur des infrastructures ?
Il existe un fossé infrastructurel concentré dans les grandes agglomérations, dans les infrastructures pour le transport urbain et des personnes plus que dans celui des marchandises. C’est là qu’Atlantia et Abertis, avec notre capacité financière, notre expérience sur les technologies pour la viabilité, peuvent fournir aux gouvernements une véritable valeur ajoutée.
Un exemple à l’avant-garde du monde est celui du système routier et autoroutier de Santiago du Chili, considérée comme la mégalopole avec le meilleur système de transport. Nous sommes fiers de l’avoir développé. Trop souvent, on pense que les nouvelles infrastructures constituent un moteur de développement sans prendre en considération le potentiel d’amélioration de celles dont on dispose déjà. Et le risque de gigantisme dans le design est toujours présent.
Au lieu de construire une nouvelle autoroute, il est souvent beaucoup plus efficace d’améliorer celles déjà existantes. Ce qui est beaucoup moins coûteux et plus écologique. Je suis partisan de la meilleure utilisation possible des infrastructures existantes. C’est ce que nous faisons par exemple en ce moment à Fiumicino, l’aéroport de Rome. Ça coûte moins cher et ça augmente la compétitivité de l’offre.
Drame de Gênes : "Il faut toujours faire plus et mieux dans la gestion de la sécurité des infrastructures"
Quels enseignements tirez-vous de la tragédie de Gênes ?
Il est difficile de tirer les leçons d’une tragédie dont les causes ne sont pas encore entièrement connues. Cela prouve néanmoins qu’il faut toujours faire plus et mieux dans la gestion de la sécurité des infrastructures. Notre engagement est total et nous redoublerons encore nos efforts à l’avenir. Nous rappelons également notre proximité avec Gênes, sa population, ses entreprises et notre collaboration avec les autorités pour la reconstruction du pont.
Dès les premiers instants nous nous sommes engagés pour atténuer les conséquences de cette tragédie qui restera pour toujours dans nos esprits. Autostrade s’est immédiatement activée pour consentir dans un temps rapide la construction d’un nouveau pont et le retour normal à la viabilité en mettant à disposition les ressources nécessaires. Aujourd’hui supporter Gênes demeure notre priorité absolue.