Profession en colère. Les négociants en bois et matériaux ont, depuis la mi-mars, répondu présents et maintenu ouvert leur réseau d’agences, en mode dégradé, pour répondre aux besoins des entreprises du bâtiment et favoriser la continuation d’activité. Un engagement qui comporte évidemment une part de risque, puisque les clients des négoces sont eux-mêmes en situation délicate. Dans un courrier adressé au ministre de l’Economie Bruno Le Maire et que Négoce s’est procuré, la Fédération du négoce bois et matériaux (FNBM) s’insurge contre les dégradations de cotation pratiquées ces derniers jours par les assureurs-crédits. Cette pratique est d’autant moins acceptable, estiment les négociants, que l’Etat a réactivité les dispositifs Cap et Cap+ nés durant la crise de 2008, et qu’une partie du risque est ainsi nationalisée.
Déstabilisation
« Nous vous demandons d’intervenir afin de veiller qu’aucune résiliation d’encours ne revêtent un caractère automatique, mais soit bien le fruit d’une analyse bilancielle ciblée, travaillée et tenant compte de la réalité du terrain. Nos adhérents ne comprendraient pas que leur mobilisation pour répondre à l’appel du Gouvernement pour une reprise d’activité encadrée et sécurisée, soit remise en question et déstabilisée par des décisions de cotation infondées, » écrit ainsi au ministre le président de la FNBM Franck Bernigaud. Et de rappeler que nos voisins allemands ont opté pour une réassurance immédiate transitant par l’Etat, qui prend les engagements à sa charge, mais s’octroie une partie des primes. Une situation bien éloignée de ce que connaît la France, où les assureurs-crédits profitent d’une mutualisation des risques tout en réduisant leur propre exposition. Un enjeu-clé pour le secteur du négoce BTP, où l’encours annuel pèse 3 Mds €.