Avec l'idée de faire un bâtiment simple, « loin des métaphores », les architectes prennent le contre-pied des réalisations alentour : l'ENSIM est un volume à la géométrie régulière, aligné sur rue, qui se distingue des formes chahutées du campus par le jeu des lignes horizontales en façade. La simplicité du plan et de la structure, doublée d'un bon ratio façades-surfaces de planchers, ont permis de concentrer les moyens financiers sur l'enveloppe, travaillée dans l'épaisseur.
Dans le prolongement d'un chemin creux existant, une rue intérieure distribue les deux niveaux de bâtiment de bout en bout. Sa légère pente correspond à celle du terrain. Elle est éclairée naturellement par des patios plantés d'aulnes, de lierres rampants et de fougères. Leurs formes irrégulières sont la seule touche de fantaisie que se sont permis les architectes dans ce bâtiment rationnel. La structure est mixte : acier pour la trame des poteaux, et béton pour le voile : il assure le contreventement du bâtiment, le long de la rue.
Une poutre posée en console lie la trame en façade. Sa largeur - 70 cm - et le réglage de son altitude en font un plan de travail dans lequel sont discrètement intégrés les courants forts et les courants faibles. Ce plan dissimule aussi partiellement le chauffage, en partie basse.
La façade est pensée comme une peau qui gérerait les apports climatiques. Pour contourner la lourdeur des menuiseries d'un double vitrage, les architectes désolidarisent les deux verres. Le premier à l'intérieur est coulissant, simplement posé sur un châssis, sans bord latéral. A l'extérieur, espacée de 70 cm, la paroi est formée de châssis à ventelles amovibles. Produits du commerce - Technal en est le fabricant -, ils sont ici adaptés aux dimensions du projet, soit 18 cm de haut et un mètre de large. Une unité sur deux est motorisée, l'autre reste manuelle. Des stores, également motorisés sont placés entre les deux feuilles de verre. Exercice sur l'utilisation en série d'éléments standards, dans la suite des réflexions d'Hauvette conduites sur le rectorat de la Martinique et le Cemagref de Clermont-Ferrand, cette double paroi éviterait l'effet de serre impliqué par une telle surface de vitrage. A l'extérieur, la couleur du bâtiment « vert machine » ajoute encore à la discrétion du bâtiment dans le paysage.
os oeuvre ; Renaudat et Sogeba, charpente et couverture ; Renouard et Omnium de Miroiterie, menuiseries extérieures.
COUT DE LA FACADE
Prix total 8 806 francs au mètre linéaire, soit 3 150 francs le m2 (valeur : juin 1996). Le prix global se décompose ainsi :
Châssis à ventelle : coût moyen (motorisé et non motorisé), 3 960 francs HT.
Châssis coulissant intérieur : 1 766 francs HT ;
Allège : 1 355 francs HT.
Store motorisé : 1 725 francs HT.